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Donald Trump conteste avoir qualifié Haïti et des pays africains de « pays de merde »

samedi 13 janvier 2018

Plusieurs médias américains déclarent que le président des Etats-Unis aurait dénoncé l’immigration en provenance de « pays de merde » jeudi lors d’une réunion à la Maison Blanche.
Donald Trump conteste avoir qualifié Haïti et des pays africains de « pays de merde »
Le président américain Donald Trump a contesté vendredi avoir utilisé, lors d’une réunion sur l’immigration, l’expression « pays de merde », ou « trous à rats » suivant les traductions (« shithole countries » en version originale) qui a suscité une vague d’indignation aux Etats-Unis et à travers le monde. C’est, comme souvent, via Twitter et à l’aube que le locataire de la Maison Blanche a réagi à cette nouvelle polémique sur ses propos, qualifiés de « choquants et honteux » par l’ONU.
S’appuyant sur des personnes présentes lors de la réunion de jeudi à la Maison Blanche, plusieurs médias américains ont cité le président dénonçant l’immigration en provenance de « pays de merde » tels que Haïti ou des pays africains. « Le langage que j’ai utilisé lors de la réunion était dur mais ce ne sont pas les mots utilisés », a répondu le milliardaire.
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« Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? », aurait demandé le président Trump lors des discussions jeudi, selon le Washington Post, qui cite plusieurs sources anonymes. Selon elles, Trump faisait référence à des pays d’Afrique ainsi qu’à Haïti et au Salvador, expliquant que les Etats-Unis devraient plutôt accueillir des ressortissants de la Norvège. « Pourquoi avons-nous besoin de plus d’Haïtiens ? », aurait encore demandé le président.
« Jamais dit quelque chose d’insultant sur les Haïtiens »
Dans un deuxième tweet vendredi, Donald Trump a affirmé n’avoir « jamais dit quelque chose d’insultant sur les Haïtiens outre le fait que, et c’est une évidence, Haïti était un pays très pauvre et en difficulté. Je n’ai jamais dit "virez-les". Inventé par les Dem (l’opposition démocrate, ndlr). J’ai une relation merveilleuse avec les Haïtiens », a tweeté le président américain, ajoutant qu’il devrait probablement enregistrer ses réunions.
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Sollicitée jeudi soir sur ces propos, la Maison Blanche n’avait pas contesté ou démenti. « Certaines personnalités politiques à Washington choisissent de se battre pour des pays étrangers, mais le président Trump se battra toujours pour le peuple américain », avait-elle simplement répondu par la voix de son porte-parole. Cette polémique intervient au moment où Donald Trump tente de se poser en négociateur en chef sur le dossier - politiquement sensible - de l’immigration.
Les « Rêveurs » et le mur
Au cœur des débats : la régularisation de centaines de milliers de clandestins arrivés jeunes aux Etats-Unis, et dont le statut temporaire accordé sous Barack Obama a été supprimé en septembre. Quand Trump a abrogé le programme Daca, qui a permis à 690 000 jeunes sans-papiers de travailler et d’étudier en toute légalité, il avait donné jusqu’à mars au Congrès pour trouver une solution pérenne pour ces clandestins connus sous le nom de « Dreamers » (Rêveurs). Mais il a lié toute régularisation à son projet de mur à la frontière avec le Mexique, auquel les démocrates se sont jusqu’à présent opposés fermement, le chantier étant pour eux un symbole xénophobe.
Outre la réalisation de cette promesse de campagne, Donald Trump réclame deux autres contre-parties : la suppression de la loterie annuelle de cartes vertes, et une réforme de l’immigration légale pour réduire le rapprochement familial. « Je veux un système d’immigration fondé sur le mérite et des gens qui aideront notre pays à aller de l’avant », a-t-il martelé vendredi, dénonçant avec force le projet qui lui avait été présenté la veille. « Je veux la sécurité pour notre peuple », a-t-il asséné.
Le Botswana convoque l’ambassadeur des Etats-Unis
L’Union Africaine a a condamné vendredi les remarques « blessantes » et « dérangeantes » du président américain Donald Trump : « Ce n’est selon moi pas seulement blessant pour les gens d’origine africaine aux Etats-Unis, mais aussi pour les citoyens africains », a déclaré à l’AFP Ebba Kalondo, porte-parole du président de la Commission de l’UA Moussa Faki. « C’est d’autant plus blessant compte tenu de la réalité historique du nombre d’Africains qui sont arrivés aux Etats-Unis comme esclaves ».
Le Botswana a annoncé de son côté vendredi avoir convoqué l’ambassadeur des Etats-Unis pour lui faire part « de son mécontentement ». « Nous considérons que les propos de l’actuel président américain sont hautement irresponsables, répréhensibles et racistes », a estimé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.
« 100% de certitude que le président est un raciste »
Membre du Congrès américain, le démocrate Luis Gutierrez a réagi aux propos rapportés par les médias américains en déclarant : « Nous pouvons dire maintenant avec 100% de certitude que le président est un raciste qui ne partage pas les valeurs inscrites dans notre Constitution ». Sa collègue républicaine Mia Love, d’ascendance haïtienne, a jugé dans un communiqué ces propos « désobligeants » et « inacceptables » de la part du président américain.
« Si c’est confirmé, il s’agit de commentaires choquants et honteux de la part du président des Etats-Unis. Désolé, mais il n’y a pas d’autre mot que "racistes" », a déclaré vendredi à Genève Rupert Colville, porte-parole du Haut commissariat pour les réfugiés. Ces propos montrent le « pire côté de l’humanité, en validant et encourageant le racisme et la xénophobie », a-t-il asséné.
LIBERATION avec AFP


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