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« 2017, l’année de trois présidents : Privert, Moïse et Préval », dit Frantz Duval

lundi 22 janvier 2018

Rédacteur en chef de Le Nouvelliste, Frantz Duval a été le dernier invité des Grands rendez-vous économiques, une série d’émissions du Group Croissance, réalisées au début de chaque année et diffusées sur Radio Télé Métropole. Il a commenté les actions des trois pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire ainsi que celles de certaines personnalités politiques qui ont marqué l’année 2017.

National -

Editorialiste du quotidien Le Nouvelliste, Frantz Duval a parlé politique à l’émission Grands rendez-vous économiques. Il a constaté une harmonie entre les trois pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire. Le président Jovenel Moïse, chef de l’exécutif, est en accord avec les deux autres pouvoirs, a fait comprendre le rédacteur en chef de Le Nouvelliste. Cependant, il n’arrive pas à mettre la machine en marche correctement. « Il y a encore des choses à améliorer en 2018 », a-t-il affirmé, soulignant que les véritables opposants à la présidence de Moïse se trouvent souvent au sein de son propre groupe.

En ce qui concerne le Parlement, le rédacteur en chef du journal a réfuté le bilan de la dernière législature. Une quarantaine de propositions de loi, de projets de loi et des accords internationaux ont été votés, d’après Youri Latortue, l’ancien président du Sénat. « En réalité, il y a très peu de lois qui ont été votées lors de la dernière législature. Seulement 6 ou7 lois ont été votées », a rétorqué Frantz Duval, expliquant que lorsqu’un projet ou une proposition de loi est voté au Sénat, il doit être transféré à la Chambre basse pour qu’il soit voté dans les mêmes termes et ensuite, le Parlement doit l’envoyer à l’exécutif pour publication. « Il n’y a pas de loi tant que le président ne procède à la publication dans le journal officiel Le Moniteur », a-t-il poursuivi.

Ce que l’éditorialiste a retenu vraiment du Parlement au cours de l’année 2017, c’est, en résumé, une institution budgétivore. Le budget du Parlement a doublé par rapport à l’exercice fiscal 2016-2017, passant à plus de 7 milliards de gourdes, a souligné Frantz Duval. Il a fait remarquer que le budget du Parlement est supérieur à celui du ministère de la Santé publique et de la Population (MSPP). « Les parlementaires ont trouvé un moyen pour se procurer eux-mêmes des décharges quand ils en ont besoin. Pourtant, ils refusent de l’accorder à des ministres qui ne sont plus en fonction », a déploré le rédacteur en chef, précisant que les parlementaires ne contrôlent pas les actions du gouvernement et personne ne peut les contrôler non plus. Le Parlement ne jouit pas d’une bonne image à cause des scandales qui le secouent avec les frais périodiques qu’ils reçoivent, aux dires de l’éditorialiste.
Pour le pouvoir judiciaire, l’année 2017 n’a pas été bonne. Le Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) a beaucoup de revendications et de contestations. Ses revendications se portent, entre autres, sur le niveau des salaires et les traitements et ses contestations sur le budget 2017-2018. « Les juges veulent bénéficier aussi de privilèges, comme c’est le cas pour les directeurs généraux, les sénateurs, les députés, les ministres et le président de la République d’Haïti », a fait savoir l’éditorialiste, soulignant que le système judiciaire a été très critiqué par les avocats et le pouvoir exécutif.

Quant au pouvoir exécutif, l’éditorialiste de Le Nouvelliste croit qu’il y a deux façons de le voir. Il a présenté le président du pays comme quelqu’un qui ne s’y connaissait pas avant en politique et qui a choisi de lancer son programme « Caravane du changement » sans tenir compte de la capitale. Pour lui, les manifestations organisées à Port-au-Prince ont poussé le président à revenir à la réalité. « Depuis, le président veut dialoguer avec tous les secteurs et c’est un bon signe », a affirmé Frantz Duval, soulignant que le président doit poursuivre sur cette voie tout au long de son mandat. Toutefois, le rédacteur en chef a soulevé quelques questions pour agiter le débat dans la société : « Est-ce que cette année, Jovenel Moïse va replâtrer le gouvernement ? Va-t-il plutôt changer le gouvernement ou sa façon de procéder ? »

« La caravane est une bonne idée, a soutenu Frantz Duval. Cette initiative d’aller vers la province est une bonne chose. Cependant, la caravane a des limites. Les travaux exécutés dans le cadre de la caravane : curage de canaux, construction de pistes agricoles, ... exigent des entretiens et si les institutions qui doivent s’en charger n’ont pas de moyens pour le faire, les travaux ne vaudraient pas grand-chose, une année après. »

Pour ce qui est de la performance du premier ministre, Jack Guy Lafontant, l’éditorialiste a fait savoir qu’il y a deux façons d’analyser la performance du locataire de la primature. « C’est une très bonne performance et c’est un premier ministre idéal qui ne cause pas d’ennui au président. Les Premiers ministres les plus dynamiques ont fini par tomber dans des conflits avec les présidents. Pourtant, les Premiers ministres qui se laissent éclipser, n’ont pas eu de différends avec leur président et ont laissé tranquillement leurs fonctions », a expliqué M. Duval.
En résumé, le rédacteur en chef a affirmé que l’année 2017 a été marquée par trois présidents : Jocelerme Privert, Jovenel Moïse et René Préval qui a passé de vie à trépas au cours de l’année 2017 », a- t-il soutenu, disant avoir retenu du feu René Préval un président simple qui n’a pas commis de crime financier ni de crime de sang et surtout un président qui était resté vivre dans le pays après avoir bouclé ses deux mandats. Par ailleurs, l’éditorialiste a opiné sur le rapport PetroCaribe. « Pour la vérité et pour l’histoire, le rapport devrait aller jusqu’au bout », a-t- il argué.

Gérard Junior Jeanty
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