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« Il n’existe aucune démocratie dans le monde qui ne finance pas les partis politiques », selon Levaillant Louis Jeune

vendredi 26 janvier 2018

National -

Le parti Inite n’a pas encore retiré son chèque d’environ 8 600 000 gourdes dans le cadre du financement des partis politiques. Mais ce n’est qu’une question de temps.

L’ancien député Levaillant Louis Jeune, coordonnateur de cette formation politique, ne voit aucun inconvénient à ce que les partis acceptent ce financement. « Depuis 2006, les partis reçoivent des financements de l’Etat haïtien lors des élections. En 2015, 500 millions de gourdes ont été mises à leur disposition. Où est le problème aujourd’hui ? », se demande l’ancien président de la Chambre basse.

« La loi sur les partis est une longue bataille initiée lors de la 46e législature avec Edgard Leblanc. Elle a été débalancée sous la 48e législature et ce n’est que sous la 49e législature que cette loi a été adoptée », détaille l’ex-parlementaire, déplorant cependant que cette loi dont l’objectif était de réduire graduellement le nombre des partis politiques n’a pas été votée dans sa forme « originale ».
Quelqu’un qui s’est battu en faveur de cette loi ne peut pas refuser ce financement, d’après le coordonnateur du parti mis sur pied par l’ancien président René Préval. « Il n’y a pas de démocratie sans des partis politiques forts. Il n’existe aucune démocratie dans le monde qui ne finance pas les partis politiques », soutient-il avant de donner l’exemple de la Norvège qui alloue 3% de son budget annuel au financement des formations politiques.

Levaillant Louis Jeune minimise la position de certains leaders politiques qui voient dans cette démarche une initiative du pouvoir en place de museler les partis politiques. « Ça n’a rien à voir », conteste-t-il. Selon l’ex-parlementaire, l’initiative est « légale » et c’est un « droit » qu’ont les partis politiques. « Et quand on a un droit, on peut l’exercer tout comme on peut choisir de ne pas l’exercer », a-t-il fait remarquer. Levaillant Louis Jeune est convaincu que « le financement va mettre fin aux partis conjoncturels qui apparaissent seulement en période électorale ».
Certaines personnes craignent que cet argent n’aille dans les poches de quelques individus. « Les partis ont l’obligation de transparence avec éventuellement la possibilité que la Cour des comptes vienne à n’importe quel moment auditer leur compte. C’est à eux qu’il revient de jouer franc jeu et de faire preuve de transparence », conseille Levaillant Louis Jeune.
Selon Shilet Louidor de Fanmi Lavalas ainsi que plusieurs autres politiciens qui ont réagi à cette question cette semaine, cet argent servirait mieux à aborder d’autres priorités tels les problèmes liés à l’insalubrité et à l’éducation. « L’assainissement, l’éducation ou les greffiers qui sont en grève pour exiger une revalorisation salariale constituent la charge de l’Etat, tout comme la démocratie est une charge de l’Etat », répond Levaillant Louis Jeune qui insiste sur le fait que « les partis ont besoin de moyens pour fonctionner ». « La démocratie coûte cher. C‘est un choix que nous avons fait, nous devons nous résigner », martèle-t-il. Il augure qu’« on n’aura jamais la stabilité aussi longtemps qu’il n’existe de partis politiques forts qui soient en mesure de jouer le rôle de l’alternance ».
Inite est dans une période d’observation
Même si Inite se réclame de l’opposition, Levaillant Louis Jeune affirme qu’ils se donnent pour le moment du temps pour comprendre ce qui se passe dans l’opposition. L’ancien député n’arrive pas à oublier le choix des candidats de l’opposition lors des élections de 2016. Après les élections de 2015, Inite s’attendait à autre chose des partis politiques. « Il s’attendait à un sursaut patriotique de leur part », précise-t-il. « On n’était pas obligé de revenir avec Maryse, ni Moïse, ni Jude Célestin », selon Levaillant Louis Jeune, qui se demande pourquoi ces candidats n’avaient pas pris la décision de se « mettre ensemble et de supporter un seul candidat lors des élections de 2016 ».
« L’opposition a besoin de se réunir, de se rassembler, sinon c’est peine perdue. Jovenel Moïse va se renouveler au pouvoir », prédit l’ancien parlementaire.

Danio Darius
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