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La presse américaine tente de décrypter les gestes et codes vestimentaires de Melania Trump

mercredi 31 janvier 2018

Mardi soir, pour le discours sur l’Etat de l’Union, Melania Trump était attendue au tournant. Sa toilette a notamment été amplement commentée.

S’il y a dans la presse américaine un consensus autour de Melania Trump et de son fils Barron, c’est qu’il est préférable de ne pas les prendre à partie ; il y a bien assez de grain à moudre avec Donald Trump. Sauf quand Melania Trump, ancienne mannequine, commet une faute de goût. Ce qui peut arriver à tout le monde, y compris à une First Lady. Comme lorsqu’elle porta des stilettos pour aller à la rencontre des sinistrés de la tempête Harvey, au Texas, en août 2017.
Mardi 30 janvier au soir, pour le discours sur l’état de l’Union prononcé par Donald Trump, MelaniaTrump était néanmoins attendue au tournant par les médias américains. Doublement. Comment allait-elle apparaître alors que plusieurs élues démocrates du Congrès avaient annoncé qu’elles porteraient du noir, la couleur officielle du mouvement #MeToo ou une écharpe de motif kenté, pour protester contre les propos dégradants de M. Trump sur les « shithole countries » ? Et allait-elle seulement assister au premier « vrai » discours sur l’état de l’Union du 45e président des Etats-Unis alors que celui-ci doit faire face à des rumeurs d’infidélité ?

La réponse ne s’est pas fait attendre. Melania Trump est arrivée séparément de Donald Trump. Et elle est apparue vêtue d’un « tailleur-pantalon ivoire de Dior, un chemisier Dolce & Gabbana et une paire de Louboutin », détaille le New York Post.

C’est là que la twittosphère s’est emballée, s’interrogeant sur la signification à donner à ce costume, établissant des parallèles. Vanessa Friedman, responsable des pages mode du New York Times a tranché : elle a vu dans le choix de Melania Trump un hommage aux suffragettes. Et pourquoi pas un clin d’œil à Hillary Clinton, qui portait elle aussi du blanc lors de son investiture par le Parti démocrate, le 29 juillet 2016, et lors de l’investiture de Donald Trump, le 20 janvier 2017.

Le blanc, couleur alternative de #MeToo
Le New York Post rappelle que lors de la première adresse de Donald Trump au Congrès, en février 2017, plusieurs élues démocrates s’étaient habillées en blanc pour manifester leur oppo­si­tion au 45e président des Etats-Unis. Et même si le noir est la couleur officielle du mouvement #MeToo, il n’aura échappé à personne que, lors de la cérémonie des Grammy Awards, la chanteuse Kesha — qui a rappelé sa bataille contre un producteur qu’elle accuse de l’avoir violée avec sa chanson Praying — est apparue vêtue d’un tailleur blanc. Elle avait été rejointe sur scène par Cyndi Lauper, Bebe Rexha, Andra Day, Camila Cabello et Julia Michaels, ainsi que par des membres du chœur Resistance Revival, toutes vêtues de blanc.

Par contraste, les élues du Parti républicain avaient reçu comme consigne, mardi, concernant le code vestimentaire, de porter du bleu-blanc-rouge, couleurs du drapeau américain, en signe de soutien aux militaires américains, note USA Today.

C’était la première apparition publique de Melania Trump au côté de son mari depuis le 12 janvier. Ce jour-là, le Wall Street Journal décrivait le paiement, en octobre 2016, par Michael Cohen (l’un des principaux avocats de Donald Trump) de 130 000 dollars à Stephanie Clifford, plus connue sous son ancien pseudonyme d’actrice pornographique, Stormy Daniels, pour qu’elle ne révèle pas avoir eu des relations sexuelles avec Donald Trump en 2006, alors qu’il venait d’épouser Melania Trump. Ce que la Maison Blanche a démenti.

De fait, Donald Trump s’est rendu seul à Davos (Suisse), pendant qu’elle se rendait au musée du Mémorial de l’Holocauste des Etats-Unis, puis à Mar-a-Lago (Floride).

Le Daily Beast estime que les applaudissements de Melania Trump, mardi soir, n’étaient pas destinés à son mari, mais aux invités de son mari. Dans un tweet, elle disait qu’elle serait présente, « entourée d’Américains qui ont servi leur pays ». Mercredi, elle récapitulait sa soirée, sans mention du président.

Alors que Donald Trump parlait de « chagrin », de « douleur » et d’« endurance », pour le Daily Beast, le blanc porté par Melania Trump constitue « une déclaration non seulement d’indépendance mais de séparation, et une déclaration féministe de la part de Melania en réponse à la misogynie de son mari ».


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