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Ukraine : Moscou mis en accusation au Conseil de sécurité de l’ONU

jeudi 28 août 2014

L’ambassadrice américaine à l’ONU a dressé une liste des indices prouvant, selon elle, une implication directe des forces russes aux côtés des séparatistes.

La Russie a été mise en accusation jeudi au Conseil de sécurité par les Occidentaux, États-Unis en tête, qui ont dénoncé une implication directe des forces russes aux côtés des séparatistes dans l’est du pays. "Il faut d’urgence des négociations sérieuses (en Ukraine) mais la Russie doit cesser de mentir et d’alimenter le conflit", a affirmé l’ambassadrice américaine à l’ONU Samantha Power devant le Conseil réuni en urgence à la demande de la Lituanie. "Aujourd’hui soldats, blindés, défense anti-aérienne et artillerie venus de Russie combattent aux côtés des séparatistes".

Samantha Power a dressé une longue liste d’indices, dont des photos prises par satellite, prouvant, selon elle, cette implication directe des forces russes. "Face à cette menace, ne pas agir coûterait trop cher", a-t-elle conclu. Constatant que "la Russie reste sourde" aux mises en garde des Occidentaux à propos de l’Ukraine, Samantha Power s’est demandée dans ces conditions "comment affirmer à d’autres pays limitrophes de la Russie que leur sécurité et leur paix sont garanties". "Et quel message envoyons-nous à d’autres pays ayant des ambitions similaires (..) si nous laissons la Russie violer les règles" internationales ?

"La question n’est pas de savoir ce que nous pouvons dire aux Russes mais ce que nous pouvons faire pour qu’ils écoutent", a-t-elle ajouté en brandissant le menace de nouvelles sanctions américaines et européennes. L’ambassadeur britannique Mark Lyall Grant a lui aussi dénoncé une "implication militaire directe de la Russie en appui aux séparatistes". Il a exigé que Moscou "retire immédiatement ses forces militaires et ses armes" du territoire ukrainien.

"Les preuves sont irréfutables"

Pour Mark Lyall Grant, "les preuves sont irréfutables" de cette "incursion" russe qui contrevient à la Charte de l’ONU. Il a évoqué des photos satellites diffusées par l’Otan et montrant des rampes de lance-roquettes, et le déploiement "depuis plusieurs mois" de membres des forces spéciales russes dites Spetsnaz pour soutenir les insurgés.

Le représentant permanent adjoint français Alexis Lamek a réaffirmé que pour Paris, "la présence de soldats russes sur le territoire ukrainien (..) ne saurait être tolérée". Il a insisté sur "l’arrêt des livraisons de matériel militaire aux séparatistes" et le contrôle de la frontière russo-ukrainienne.

"Si l’escalade devait se poursuivre, a-t-il ajouté, les sanctions (européennes) seront maintenues, voire augmentées". Pour la représentante lituanienne Raimonda Murmokaité, à l’origine de cette réunion, "l’invasion du territoire ukrainien par les forces armées russes (..) est un grave coup porté à la paix et à la sécurité dans la région, et bien au-delà".

En réponse, l’ambassadeur russe Vitali Tchourkine a accusé les États-Unis d’avoir envoyé en Ukraine "des dizaines de conseillers" et l’armée ukrainienne de "bombarder les civils" dans les zones tenues par les séparatistes. "Mon message à Washington est : cessez de vous immiscer dans les affaires intérieures des pays souverains", a-t-il lancé.

Plus d’un milliers de soldats russes en Ukraine

Clairement sur la défensive, il a proposé sans grande conviction à ses partenaires du Conseil d’adopter une déclaration demandant un "cessez-le-feu immédiat" et un "large dialogue politique" en Ukraine. Kiev a réclamé aux Occidentaux une aide militaire "d’envergure" face à la présence de troupes russes dans l’Est séparatiste, qui fait craindre une guerre ouverte entre la Russie et l’Ukraine.

L’Otan a chiffré à plus d’un millier les soldats russes combattant en Ukraine alors que Moscou a démenti toute présence de ses troupes sur le territoire ukrainien. Il s’agissait de la 24e réunion plénière du Conseil consacrée à l’Ukraine depuis le début de la crise en mars.

En raison de ses divisions, et du droit de veto dont dispose Moscou, les 15 pays membres n’ont jamais réussi à adopter une prise de position formelle commune sur cette crise, à l’exception d’une résolution sur le crash en Ukraine de l’avion de la Malaysian Airlines en Ukraine.


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