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Quand le ministre de l’Education appelle à une prise de conscience

vendredi 9 mars 2018 par Charles

La commission Education à la Chambre des députés s’est entretenue ce jeudi 8 mars 2018 avec le ministre de l’Education nationale Pierre Josué Agénor Cadet autour des problèmes affectant le système éducatif haïtien. D’un optimisme à couper le souffle, le ministre promet des solutions dans le court terme mais appelle les différents acteurs à une prise de conscience pour éviter le désordre qui est à l’origine de ces problèmes.

National -

Professeurs travaillant sans lettres de nomination, professeurs nommés sans jamais percevoir leurs salaires, des virements qui se font sur les comptes de personnel non actif, des professeurs non qualifiés dispensant des cours. Les problèmes sont multiples et surtout sont récurrents au niveau du système éducatif.
Les conséquences de cette situation sont visibles : chaque année, des jours de classes sont sacrifiés à cause des grèves, des arrêts de travail et des manifestations de rue des professionnels de l’instruction exigeant que ces problèmes soient résolus afin qu’ils aient de meilleures conditions de travail. De meilleures conditions de travail ! De nombreux ministres se sont adonnés à cette tâche ; aucun n’a su parvenir à bout.
Aujourd’hui, le ministre Pierre Josué Agénor Cadet promet lui aussi de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué.
Dans sa liste de promesses devant la commission Education de la Chambre basse, le ministre promet de résoudre le problème des 2700 enseignants nommés sans avoir émargé au budget national d’ici la fin du mois de mars. Ce délai concerne aussi les 4000 enseignants qui travaillent sans lettres de nomination. A cela, une seule condition selon le ministre : qu’ils soient vraiment qualifiés. Dans le cas contraire, l’exemple sera tracé et la leçon sera donnée aux éventuels imposteurs.
Quant aux épineuses questions du FONEP et du PSUGO, l’affaire sera résolue la semaine prochaine avec le paiement des deux derniers départements, à savoir : les Nippes et le Centre, garantit le ministre d’un ton optimiste.
Fort de ces promesses, le ministre invite les professeurs et les élèves à regagner leurs salles de classe en attendant leur réalisation d’ici peu. Ce sera alors le signe de leur bonne foi, avance le ministre, égratignant au passage certains professeurs qui essayent de semer la panique sans aucune raison valable.
Les révélations du ministre en ce sens donnent froid au dos. « Nous savons qu’il y a des problèmes à résoudre. Cependant la société a le droit de savoir aussi qu’il y a un problème de conscience professionnelle puisque dans les écoles publiques il y a des enseignants qui sont toujours en grève », clame Pierre Josué Agénor Cadet, qui parle « d’absentéistes professionnels ».
Les exemples de ces professeurs mal animés sont à prendre dans les lycées qui ont gagné les rues ces derniers jours : Le Lycée Faustin Soulouque à Petit-Goâve compte 11 professeurs non nommés sur 97. Le Lycée Tertullien Guilbaud de Port-de-Paix a seulement 5 professeurs non nommés sur les 105 qui travaillent dans cet établissement. Le Lycée Sténio Vincent de Saint-Marc compte seulement 4 professeurs en attente de lettres de nomination sur les 90 enseignants. Le Lycée Pinchinat de Jacmel compte déjà trop de professeurs alors qu’ils étaient dans les rues cette semaine pour exiger de nouvelles nominations. Ces exemples illustrent bien la mauvaise foi des éternels grévistes, estime le ministre.
Face à cet état de fait, le président de la commission souhaite que des mesures soient prises pour que seul le ministère de l’Education nationale soit habilité à nommer des enseignants contrairement à ce qui se fait aujourd’hui.

Samuel Celiné
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