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Le parcours de l’académicien Paul Antoine

vendredi 16 mars 2018 par Charles

Son CV est long, sa carrière immense. Et ses expériences pourraient aider l’Akademi kreyòl ayisyen (AKA) à faire d’autres pas importants. À en croire ses propos, Paul Antoine semble avoir de bons arguments pour devenir un ange gardien de la langue parlée par l’ensemble des Haïtiens, le créole.

National -

Né en 1944 dans la commune de Ranquitte, donc âgé de 74 ans, Paul Antoine, père de quatre enfants, se dit toujours très interessé par la promotion du créole haïtien. Il veut maintenant, au poste d’académicien, apporter sa pierre à l’édifice que représente le nouveau chantier entamé par l’académie de créole haïtien.
« Mwen rantre nan Akademi an pou m fè kreyòl la louvri zèl li toupatou nan peyi a : nan lari, nan Palman an, nan lekòl, nan Konstitisyon an ak nan tout lwa peyi a, nan liv lekòl, liv istwa ak jewografi ; yon fason pou fè avanse ekriti lang lan nèt ale jouk rive nan tobout li », a indiqué l’originaire du Nord, Paul Antoine, qui a comparé métaphoriquement le créole à une volaille qui doit ouvrir ses ailes jusqu’aux confins d’Haïti.
Le docteur en communication sociale dit adorer sa langue maternelle. Dans certains de ses écrits, explique-t-il, il utilise le créole pour mieux peindre la beauté et la finesse de la littérature du terroir.
« Mon premier roman s’appelle Nan Savann Dezole. Je l’ai écrit pour montrer la beauté et la finesse de la littérature créole, pour décrire le drame social haïtien et pour offrir aux enfants une littérature d’expression créole de haut niveau, mais à leur portée », a déclaré celui qui a aussi écrit Kò moun, un livre de physiologie-anatomie en créole.

De 1975-1981, Paul Antoine a travaillé dans la presse écrite. Il a été rédacteur en chef du journal créole BON NOUVEL. Il en a profité, dit-il, pour promouvoir le créole paysan qu’il considère encore comme authentique et sans mélange. Il a aussi fait ses armes comme journaliste à Radio Canada TV.
Le CV de l’ancien directeur de SOS Village d’enfants (1989-1998) ne s’arrête pas là. Paul Antoine est actuellement professeur des sciences anthropologiques et sociologiques à la Faculté d’ethnologie et professeur de droit empirique à l’Université de la Fondation Dr Aristide (l’UNIFA). L’écrivain a même enseigné le journalisme et les théories de la communication et l’analyse du discours à la Faculté des sciences humaines.
Avocat de profession et membre actif du barreau de Port-au-Prince, Paul Antoine a fait de brillantes et de nombreuses études en Haïti, à Genève et au Canada. Entre autres, deux licences respectivement en droit et en anthropologie, plusieurs spécialités en journalisme à l’Université du Québec à Montréal, deux maîtrises en sciences de la communication et en droit international et un doctorat en communication sociale.
L’ancien recteur de l’Université chrétienne de la communauté de Caïman (UCCC), Pignon, Paul Antoine, a à son actif d’autres publications en français. On peut citer entre autres : Liberté d’expression et convivialité en Haïti ; L’analyse du discours ; Comment rentrer au ciel sans laisser son corps.
L’ancien séminariste de la congrégation des salésiens, Paul Antoine, a une très bonne renommée dans le milieu universitaire. « Il est comme un père pour ses étudiants. Il les encadre et les invite à être des étudiants de référence. Sur le plan humain, il est doué. Il est fraternel », a dit de lui Louis Gabriel Blot, professeur à la Faculté des sciences humaines.
Même certains anciens étudiants des Facultés des sciences humaines et d’ethnologie ont fait son éloge. Selon eux, l’ancien ministre de l’Information (1995-1996) sous la présidence de Jean Bertrand Aristide est un homme responsable et un intellectuel modeste. « C’est un modèle à imiter. Son implication à l’académie du créole haïtien sera sans nul doute immense », ont fait savoir ceux qui l’ont déjà côtoyé.
L’ancien doyen de la Faculté d’ethnologie (2009-2010) dit vouloir faire partie de l’Akademi Kreyòl Ayisyen dans le but d’enrichir et de fortifier le créole, langue de plus de 10 millions d’Haïtiens et d’Haïtiennes.
« Yon lang konsa, yon lang òtpòt, bwòdè, banda, bòzò konsa, merite moun k ap fè rechèch pou ede l anrichi tèt li, bat zèl li e pawaze fè banda… », a poétisé Paul Antoine.

Emmanuel Thélusma
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