MosaikHub Magazine

L’Unesco et la Smithsonian s’associent pour la protection de l’héritage archéologique haïtien

vendredi 29 août 2014

L’envoyée spéciale de l’Unesco, « Michaëlle Jean, mènera sa prochaine mission en Haïti, du 29 août au 2 septembre prochain, en compagnie d’un éminent spécialiste de la Smithsonian Institution, à la découverte du patrimoine archéologique haïtien », a révélé un communiqué rendu public ce 28 août 2014.

« À l’heure où la République d’Haïti veut montrer au monde la grande richesse de son patrimoine culturel et naturel pour en faire un important attribut de développement humain et économique durable, il faut pouvoir sauvegarder et mettre en valeur son extraordinaire patrimoine archéologique », a déclaré l’Envoyée spéciale de l’Unesco pour Haïti, citée dans ce communiqué.

Le communiqué a confié que c’est « Dan Rogers, grand conservateur en archéologie, en lien aussi avec l’équipe de Monsieur Antonio Curet, expert éminent de la civilisation Taïno, de la Smithsonian Institution, qui aura la possibilité d’examiner avec les membres de l’Unesco les principales collections existantes, publiques et privées, en Haïti. Le but, a poursuivi le communiqué, est de développer des champs d’études et de connaissance dans le domaine et de renforcer les capacités haïtiennes pour l’authentification, la protection et la valorisation des nombreux artefacts et sites archéologiques qui sont autant de potentialités et de richesses à conserver ».

Haïti pourrait être amenée, dans un avenir proche, à participer à des projets importants, dont une grande exposition internationale d’art Taïno projetée par la Smithsonian. Le pays devra aussi mieux définir les normes nationales en vue de l’adoption d’une politique culturelle lui permettant de protéger efficacement son patrimoine. Ces mesures contribueront à lutter contre le trafic et la dilapidation de ses biens culturels.

Créée en 1836, la Smithsonian Institution constitue le plus grand réseau de musées et de centres de recherche au monde sur la conservation patrimoniale. Ayant pour devise « la croissance et le partage des connaissances », ses centaines de chercheurs travaillent d’arrache-pied pour répondre à quatre grands objectifs : percer les secrets de l’univers ; découvrir et protéger la biodiversité ; mettre en valeur les cultures du monde ; et comprendre la vie des habitants des États-Unis, selon le communiqué. Or, Haïti est un haut lieu de la civilisation Taïno, dont l’île de Quisqueya était aussi le berceau, bien avant l’arrivée des Européens dans les Amériques à la fin du XVe siècle.

Cette mission de l’Unesco intervient après l’annonce, le 7 juillet dernier, du rejet de la proposition de Barry Clifford d’effectuer des excavations sur les restes présumés de la Santa Maria. La proposition de M. Clifford a été rejetée par l’Etat haïtien, conseillé par la commission technique subaquatique de l’Unesco, avait révélé la ministre de la Culture, Monique Rocourt, le lundi 7 juillet 2014. Cette proposition n’est pas conforme à la convention de l’Unesco en la matière, avait-t-elle poursuivi.

L’explorateur sous-marin Barry Clifford, en guise de réponse à un questionnaire du journal, avait, dans une lettre envoyée le 16 juillet, confié qu’il envisage « d’assister l’Unesco et le gouvernement haïtien de toutes les façons possibles pour préserver la Santa Maria, navire de la flotte de Christophe Colomb ». Il a maintenu que le navire en question a été pillé à plusieurs reprises et qu’un nombre irremplaçable d’artefacts, dont un canon du XVe siècle décrit par Christophe Colomb dans son journal de bord. « J’incite fortement n’importe qui ayant des connaissances sur ces irremplaçables artefacts à contacter le ministère de la Culture et l’Unesco », avait écrit Barry Clifford, qui ne donne pas de détails sur son partenariat avec l’Etat haïtien et qui esquive aussi la polémique avec la ministre de la Culture, Monique Rocourt.
Roberson Alphonse


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie