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Les sénateurs entendent réduire leurs privilèges

jeudi 26 juillet 2018 par Charles

Suite à une conférence des présidents, convoquée à l’extraordinaire le mardi 24 juillet 2018, le Sénat de la République, pression populaire oblige, a décidé de revenir sur la décision prise par cette même conférence des présidents, le 5 mars dernier, d’octroyer une résidence officielle au président du Sénat. Le président du Grand corps, Joseph Lambert, annonce que d’autres dispositions seront prises bientôt afin de redorer le blason du Sénat perçu aujourd’hui comme l’une des principales bêtes noires du budget de la République.

National -

Acculé de critiques pendant une semaine suite au clash entre les sénateurs Joseph Lambert et Ricard Pierre, le Sénat de la République a finalement capitulé. Ce mercredi 25 juillet 2018, coincé dans un costume bleu, d’un air soulagé, le président du Sénat Joseph Lambert, très critiqué pour avoir loué, au frais de la République, une résidence officielle pour la somme de 7,2 millions de gourdes, annonce que les sénateurs, en conférence des présidents le mardi 24 juillet 2018, « ont décidé de donner l’autorité au président Joseph Lambert de résilier le contrat de bail à ferme sur l’immeuble qui devait loger la résidence officielle du président de l’Assemblée nationale ».
Joseph Lambert, qui souligne que ce dossier a été utilisé à « des fins politiques et politiciennes », dit avoir écouté « la population dans cette conjoncture politique un peu particulière » et a décidé lui-même de reporter cette affaire devant la conférence des présidents qui a décidé comme Joseph Lambert l’entendait, c’est-à-dire résilier le contrat.
L’élu du Sud-Est annonce que « de grandes coupes seront faites dans les privilèges accordés aux sénateurs », avant de déclarer qu’ils espèrent agir ainsi afin d’éviter qu’on « associe pour une raison ou pour une autre les privilèges des sénateurs à la situation de détresse, de misère et autres que nous vivons aujourd’hui ».
Une correspondance est déjà adressée au pouvoir central afin de les mettre au parfum de la décision du Sénat d’effectuer des coupes dans les privilèges accordés jusqu’ici aux sénateurs, rassure Joseph Lambert qui dit espérer que l’État central fera de même de son côté, « en opérant des coupes importantes dans son budget et faire en sorte que les fonds qui seront collectés dans le prochain budget soit utilisés à bon escient en tenant compte de la réalité du moment ».
Dans sa quête d’austérité, le Sénat envisage d’éliminer la question de cartes de recharge dont bénéficient « les sénateurs, les cadres et les employés de l’institution ». Cette dépense se chiffrait à un million de gourdes mensuellement, selon Joseph Lambert.
Les « frais de déplacement à l’intérieur » seront aussi bannis dans le budget du Sénat. Son montant est de 30 à 40 millions de gourdes.
Les 29 millions de gourdes décaissées à chaque période pascale à raison d’un million par sénateur resteront désormais au service de la population, selon Joseph Lambert. Dans cette même veine, Joseph Lambert annonce un stop dans l’hémorragie des millions qui s’évaporent pendant les périodes estivales. Un autre lot de 29 millions de gourdes sera retenu annuellement en ce sens.
Outre la décision de supprimer définitivement les privilèges précités, le Senat ambitionne de « réduire au strict minimum certains autres privilèges ».
Le président du Sénat souhaite que les millions retenus dans cette politique d’austérité soient investis dans la production nationale afin de parvenir à donner « assez à manger au peuple ». Pourquoi c’est aujourd’hui que le Sénat pense au ventre du peuple ? « Parce qu’il est nécessaire de le faire maintenant », répond le président du Sénat.

Samuel Celiné
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