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Brésil : la candidature de Lula à la présidentielle est invalidée

samedi 1er septembre 2018 par Charles

La justice électorale a estimé que la condamnation et l’incarcération de l’ex-chef de l’Etat pour corruption ne lui permettaient pas de se présenter.

Le Parti des travailleurs (PT) brésilien entend « lutter par tous les moyens pour garantir la candidature » de l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva à la présidentielle du 7 octobre. C’est ce qu’a annoncé vendredi 31 août la formation de gauche après la disqualification de son champion, qui purge depuis avril en prison une peine de plus de douze ans pour corruption passive et blanchiment d’argent. « Nous allons défendre Lula dans les rues, avec le peuple, parce que Lula est le candidat de l’espoir », a écrit la direction du PT dans un communiqué.
Le Tribunal supérieur électoral (TSE) a invalidé dans la soirée la candidature de l’ex-chef de l’Etat (2003-2010). Sans même attendre le vote du dernier des sept juges, le PT a dénoncé « la violence commise » par la juridiction contre l’égérie de la gauche brésilienne et a annoncé qu’il allait « présenter tous les recours devant les tribunaux pour que soient reconnus les droits de Lula prévus dans la loi et les traités internationaux ratifiés par le Brésil ».
Lire aussi : Qui sont les principaux candidats à la présidence brésilienne ?
« Un mensonge »
Grand favori des sondages, Luiz Inacio Lula da Silva a été déclaré inéligible en vertu d’une loi — appelée ficha limpa — qui interdit à toute personne condamnée en appel de se présenter à une élection. Des recours sont encore possibles, notamment auprès de la Cour suprême. « C’est un mensonge de dire que la loi ficha limpa empêche la candidature de toute personne ayant été condamnée en seconde instance », a fait valoir de son côté le Parti des travailleurs, invoquant le cas de 145 candidats aux municipales de 2016, dont plus de la moitié ont été élus.
Ce résultat du TSE était attendu, mais le vote du magistrat Edson Fachin, qui était le deuxième à s’exprimer, avait relancé momentanément le suspense. Celui-ci s’est appuyé sur une recommandation récente du comité des droits de l’homme de l’ONU pour préconiser de « respecter le droit de Lula à présenter sa candidature » le temps que tous les recours soient épuisés. Mais les espoirs de l’icône de la gauche ont pris fin, un peu plus tard, quand le résultat a été porté à 4-1 avant le vote des deux derniers magistrats, à l’issue de quelque six heures de débats. Au terme de la soirée, six des sept membres du tribunal se sont prononcés en faveur de l’inéligibilité.
Victime d’un complot politique
L’ex-ouvrier métallurgiste est accusé d’avoir reçu un appartement en bord de mer de la part d’une entreprise du bâtiment en échange de faveurs dans l’attribution de marchés publics.
Egalement visé par cinq autres procédures, Luiz Inacio Lula da Silva rejette farouchement toutes les accusations et se dit victime d’un complot politique visant à l’empêcher de reprendre la tête du pays. Sa défense considère que Lula ne peut être empêché de se présenter dans la mesure où des recours contre sa condamnation n’ont toujours pas été examinés par des instances judiciaires supérieures.
Le dernier sondage de l’institut Datafolha le créditait de 39 % des intentions de vote au premier tour, 20 points de plus que le deuxième, le député d’extrême droite Jair Bolsonaro. Le PT va désormais devoir choisir pour candidat l’ex-maire de Sao Paulo Fernando Haddad, qui brigue actuellement la vice-présidence.


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