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Michaëlle Jean peut encore compter sur le vote d’Haïti à l’OIF

vendredi 5 octobre 2018 par Charles

National -

Malgré le fait que Michaëlle Jean avait un peu négligé Haïti ces quatre dernières années, elle peut encore compter sur sa terre natale pour briguer un deuxième mandat à la tête de l’organisation internationale de la francophonie (OIF).

« En principe, la République d’Haïti supporte Michaëlle Jean », a confié mercredi soir en exclusivité au Nouvelliste le ministre des Affaires étrangères, Bocchit Edmond.
Du 6 au 12 octobre, à Erevan, la capitale de l’Arménie, se tiendra le sommet de l’Organisation internationale de la francophonie. Ce sera l’occasion pour les pays membres de l’OIF de désigner le ou la secrétaire générale de l’Organisation pour les quatre prochaines années. En lice, Michaëlle Jean qui se bat pour sa réélection et Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda, qui a déjà l’appui de la France et de l’Union africaine.
La semaine prochaine, à la tête d’une délégation, le président haïtien Jovenel Moïse s’envolera pour Erevan afin de prendre part au sommet de l’OIF. « Jusqu’à présent au moment où je vous parle, la position d’Haïti n’a pas changé. En principe, la République d’Haïti entend supporter la candidature de Michaëlle Jean », a fait savoir le chancelier haïtien dans une interview accordée au Nouvelliste mercredi soir.
Interrogé sur des informations qui laissaient croire que le président Jovenel Moïse avait refusé de rencontrer Michaëlle Jean la semaine dernière à New York en marge de la 73e Assemblée générale de l’ONU, le ministre Bocchit Edmond porte un démenti et précise qu’un contretemps avait empêché la rencontre entre la 27e gouverneure générale du Canada et le président d’Haïti.
« Michaëlle Jean était en route pour venir écouter le discours de Jovenel Moïse, mais probablement elle a été retenue par des engagements. Le président était déjà parti à son arrivée. Madame Jean a toutefois sollicité un autre rendez-vous avec le président. Malheureusement, puisqu’à New York il était pris dans de nombreuses rencontres bilatérales, M. Moïse n’a pas pu le recevoir. On lui a proposé une autre rencontre, mais cela ne concordait pas avec son agenda », a expliqué le chancelier.
Bocchit Edmond a souligné que même si Michaëlle Jean n’a pas visité Haïti ces quatre dernières années comme secrétaire générale de l’OIF « cela ne constitue pas une raison valable pour ne pas supporter quelqu’un qui est des nôtres. Elle est née en Haïti, même quand elle a d’autres nationalités, nous la considérons toujours comme fille d’Haïti », a soutenu le ministre haïtien des Affaires étrangères.
Cependant, tout n’est pas encore gagné pour Michaëlle Jean. Elle fait face à une adversaire redoutable. Selon les informations obtenues par Radio-Canada, on peut s’attendre à ce que le Canada se rallie rapidement si un consensus se dessine en faveur de Louise Mushikiwabo, ministre des Affaires étrangères du Rwanda, afin de ménager les relations diplomatiques entre Ottawa et Paris, de même qu’avec l’Afrique.
Deux sources ont confirmé à Radio-Canada que dans les cercles diplomatiques, la cause de Michaëlle Jean est jugée pratiquement perdue. « Elle a perdu au niveau du terrain. Elle n’a pas fait campagne, contrairement à sa rivale qui a fait le tour de l’Afrique. Elle ne se fie qu’à son bilan », a souligné une source.
Les membres de la francophonie désignent le secrétaire général non par vote, mais par consensus. Même si le Canada appuie encore officiellement Michaëlle Jean, Ottawa fera un « calcul pragmatique » pour ménager sa relation avec la France et l’Afrique.
Alors que le Rwanda a renié le français comme langue officielle, la France a paradoxalement décidé de supporter la candidature de Louise Mushikiwabo.

Robenson Geffrard
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