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Trump, Gilets jaunes... : ce qu’il faut retenir de l’intervention de Macron

jeudi 15 novembre 2018 par Charles

Depuis le porte-avions Charles de Gaulle, le président de la République a reconnu : "je n’ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants". Par LePoint.fr (avec AFP)

C’est une interview inédite pour Emmanuel Macron, quelques jours après une itinérance mémorielle un peu chaotique, en direct du porte-avions Charles de Gaulle pour TF1. Le président de la République est revenu notamment sur les tweets de Donald Trump. Il a répliqué qu’"entre alliés on se doit le respect"."A chaque grand moment de notre histoire, nous avons été des alliés et entre alliés on se doit le respect", a-t-il déclaré. "Je ne veux pas entendre le reste, je crois que ce que les Françaises et les Français attendent de moi, c’est de ne pas répondre à des tweets mais c’est de m’attacher justement à ce que nous continuions cette histoire importante", a-t-il ajouté.
Le président français a de nouveau expliqué son projet d’armée européenne en disant qu’en matière de défense l’Europe restait trop dépendante des Etats-Unis. "Les États-Unis d’Amérique, c’est notre allié historique, il continuera de l’être, c’est l’allié avec lequel on prend tous les risques, avec lequel on mène les opérations les plus compliquées mais être allié, ça n’est pas être le vassal et donc pour ne pas être le vassal, on ne doit pas dépendre d’eux", a-t-il martelé. "Et donc y compris par rapport aux Américains, nous devons dépenser davantage, nous devons faire davantage nous-mêmes, en tant que Français et en tant qu’Européens", a insisté Emmanuel Macron.
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Le chef de l’Etat a toutefois voulu mettre un terme à la polémique en soulignant qu’au-delà des mots - "je ne vais pas me mettre à faire un débat avec le président des États-Unis d’Amérique (..) par voie de tweets", a-t-il dit -, le plus important était de lutter ensemble contre les mêmes maux. "Aujourd’hui, les États-Unis d’Amérique et la France sont engagés ensemble chaque jour dans l’un des combats les plus importants, c’est la lutte contre le terrorisme islamiste", a souligné Emmanuel Macron. "Qu’il s’agisse de la Syrie ou qu’il s’agisse de l’Afrique, tous les jours nos soldats travaillent ensemble, risquent leur vie ensemble", a-t-il martelé.
La colère des Gilets jaunes

Emmanuel Macron a assuré "entendre la colère" de ceux qui veulent manifester samedi contre l’augmentation du prix des carburants, baptisés "gilets jaunes", mais les a mis en garde face aux récupérations politiques. "Respect et considération", a résumé le chef de l’État, qui a dit vouloir "comprendre". "Ensuite, je dis méfiance : parce qu’il y a beaucoup de gens qui veulent récupérer ce mouvement", a-t-il fait valoir. Le président de la République a également admis ne pas avoir "réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants", ajoutant que le pouvoir ne leur a "sans doute" pas assez apporté de "considération".
"Les trois-quarts de la hausse du carburant, ce sont les cours mondiaux. Les taxes du gouvernement sont légitimes, je les assume complètement", a souligné Emmanuel Macron, depuis un hangar du Charles de Gaulle, assis à côté d’avions de chasse Rafale. "Je voudrais qu’on sorte d’une forme de poujadisme contemporain", a-t-il martelé. Concernant les manifestations prévues samedi, Emmanuel Macron a dit qu’il fallait les "respecter". Mais il a mis en garde contre "beaucoup de gens, beaucoup de partis politiques qui veulent récupérer ce mouvement". En citant notamment La France insoumise et "une partie des socialistes", il a dénoncé ceux "qui sont en train de s’opposer à des choses qu’ils avaient (autrefois) eux-même voté". "Bonjour tristesse et salut la cohérence", a-t-il ironisé. "Quand vous avez ensemble des gens qui veulent plus d’emplois publics et des gens qui veulent moins d’impôts", en visant cette fois-ci les responsables de droite. "Je dis juste aux Français, on est en train de vous mentir et vous manipuler", a-t-il ajouté

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Un exercice d’autocritique

Emmanuel Macron s’est livré à un exercice d’autocritique inédit en admettant ne pas avoir "réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants" et en promettant de gouverner "d’une manière différente" à l’avenir. Le président de la République, a également estimé que l’exécutif n’avait pas apporté assez de "considération" aux Français depuis le début de son mandat en mai 2017. "Je n’ai pas réussi à réconcilier le peuple français avec ses dirigeants", a-t-il souligné lors d’un entretien à TF1. "Nos concitoyens aujourd’hui veulent trois choses : qu’on les considère, qu’on les protège, qu’on leur apporte des solutions. Pas des déclarations. Des solutions. La considération, on ne l’a sans doute pas assez apportée", a insisté Emmanuel Macron, souvent accusé par l’opposition d’être hautain et éloigné des préoccupations des Français.
"Cette réconciliation entre la base et le sommet, je considère que je n’ai pas réussi à le faire, et c’est pour moi au coeur de ce qui m’attend dans les mois à venir (...) C’est un vaste programme, mais il requiert la mobilisation de toute la nation", a conclu Emmanuel Macron sur TF1. Mais à des promesses de nouvelle méthode, le président a opposé un cap inchangé, accompagnant cette mise au point par un long exercice pédagogique s’attardant notamment sur l’utilité de l’impôt. "Le cap sur lequel je me suis engagé devant les Françaises et les Français consiste à avoir une politique de transformation en profondeur du pays", a soutenu le président de la République, selon qui "on ne le fera pas en un an, il prendra le temps de ce quinquennat".
LIVE | En direct du porte-avions Charles de Gaulle, je réponds aux questions de @GillesBouleau au 20h de TF1.
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13:11 - 14 nov. 2018
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Emmanuel Macron @EmmanuelMacron
Journal de 20h TF1

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