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« Reconnaitre ou disparaitre », Evans Paul veut exhorter le pouvoir et l’opposition politique

mercredi 21 novembre 2018 par Charles

National -

L’ancien Premier ministre Evans Paul a réagi sur la conjoncture de crise, particulièrement sur la journée de mobilisation tenue dans le pays contre le pouvoir en place le dimanche 18 novembre 2018. M. Paul, évoquant une journée de tensions et de violences, cherche à exhorter les acteurs du pouvoir et les membres de l’opposition politique à prendre une bonne décision face à la réalité. « Reconnaître ou disparaître », tel est le message qu’il a tenté d’expliquer sur les ondes Magik 9, le lundi 19 novembre 2018. Pour lui, reconnaître ou disparaître , c’est un constat honnête.

« Si le pouvoir ne reconnaît pas qu’il y a des problèmes qui servent de prétexte au désordre, il va disparaître. Si le président Jovenel Moïse n’avait pas la sagesse de reconnaître qu’il devait rester au Mupanah pour éviter les confrontations de la honte au Cap-Haïtien, le symbole historique de la bataille de Vertières aurait disparu », indique Evans Paul.

« Si la société ne reconnaît pas que la police n’aura pas toujours le courage pour combattre le climat de violence qui s’accroît, la vie et les biens de n’importe qui peuvent disparaître . Si l’opposition ne reconnaît pas qu’elle gaspille la bataille PetroCaribe, la mobilisation disparaîtra », soutient l’ancien Premier ministre.
Le leader fondateur du parti politique « Konvansyon inite demokratik (KID) » déclare par ailleurs que « si le peuple ne reconnaît pas qu’il y a des individus malintentionnés qui utilisent sa misère pour marchander de petits pouvoirs sans vision, il disparaîtra ». Evans Paul ajoute que si tous les Haïtiens ne reconnaissent pas que l’on doit freiner la guerre civile éclatée dans le pays, il s’effondra à l’instar de Titanic. « Le pays disparaitra si l’on ne reconnait pas les mauvaises conditions de vie de la population », prévoit-il.
« Peyi a ap disparèt si nou pa rekonèt twou manti pa fon, ou pa etire trip mete pay. Peyi a ap disparèt si nou pa rekonèt pat janm gen manje sou tab la, chodyè a te toujou chavire », augure celui qu’on surnomme K-Plim dans le paysage médiatique haïtien. Toutefois, pour éviter d’en arriver là, Evans Paul croit que nous devons admettre que ce sont nos faiblesses qui ont amené le pays dans une situation de détresse.
Reconnaitre nos faiblesses implique qu’il faut cesser d’enfoncer la population dans une situation chaotique, à en croire le militant politique. Cela implique aussi qu’il faut s’armer de courage, en plaçant de côté tout orgueil, afin de rejoindre la démarche des Etats généraux ainsi que la conférence nationale, où le pouvoir et l’opposition politique pourront mener le dialogue pour empêcher la disparition du pays.

Par ailleurs, commentant la décision de Jovenel Moise qui n’a pas pu se rendre à Vertières le 18 novembre dernier, Evans Paul croit que c’était la bonne décision, sachant qu’Haïti traverse des problèmes politiques graves. Il a évité la confrontation, en adoptant le choix de la sagesse, d’après K-Plim, qui révèle avoir été parmi ceux-là qui l’ont déconseillé de se rendre dans le nord ce jour-là.
Evans Paul soutient que certaines personnes profitent du dossier PetroCaribe (un problème déjà identifié par les citoyens) qui préoccupe déjà plus d’un dans la société, à d’autres fins en faisant passer d’autres revendications pour le moins légitimes. Il n’y a pas que le dossier PetroCaribe, il existe d’autres problèmes réels qu’il faut souligner. « La faim, le chômage, l’insécurité, l’incertitude par rapport aux violences, la valeur du dollar par rapport à la gourde provoquant la cherté de la vie » peuvent engendrer la disparition du pays, avance M. Paul, avant de souligner que le pays est dans une situation extrêmement difficile.

Worlgenson Noël
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