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Gilets jaunes : Taubira pointe la « lourde » responsabilité de la gauche

dimanche 16 décembre 2018 par Charles

L’ancienne ministre de la Justice estime que l’état de la gauche est « désespéré et désespérant », et pointe sa responsabilité « très lourde sur le passé ».

Sans épargner le président Emmanuel Macron, l’ancienne ministre de la Justice Christiane Taubira pointe la responsabilité de la gauche, dont elle juge l’état « désespéré et désespérant », dans la crise des Gilets jaunes, lors d’un entretien au Journal du dimanche. La responsabilité de la gauche « est lourde, très lourde, sur le passé, sur le présent. Elle peut l’être plus encore si la gauche ne comprend pas que c’est à elle qu’il revient d’offrir un débouché politique à ce mouvement », estime Christiane Taubira, qui fut garde des Sceaux de 2012 à 2016 pendant le quinquennat de François Hollande. La gauche, ajoute-t-elle, « doit dégager très vite une perspective, au lieu de continuer à bavarder, rabâcher, radoter des choses informes et insensées ».
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Christiane Taubira qualifie le mouvement des Gilets jaunes d’« ambigu », avec « à la fois du sublime et des traces de choses abjectes », en évoquant la présence de « personnes sexistes, racistes, homophobes, xénophobes, antisémites ». Face à ce mouvement né « d’une exaspération », elle estime que le président Emmanuel Macron « raisonne en termes de performance, de productivité, de résultats lucratifs » et qu’il « surplombe les individus avec hauteur et condescendance ».« Une certaine indécence » de Jean-Luc Mélenchon
Elle n’est pas tendre non plus avec le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, à qui elle reproche « une certaine indécence à appeler à la mobilisation celles et ceux qui se sont soulevés sans mot d’ordre politique ou syndical ». Interrogée sur un possible retour en politique, notamment à l’occasion des européennes de mai 2019, Christiane Taubira répond qu’elle a été sollicitée à la fois par Yannick Jadot (EELV), Benoît Hamon (Générations) et Olivier Faure (PS) « pour conduire une liste » « Mais c’est encore une fois chacun dans son couloir ! Il est tragique que la gauche ne se rende pas compte que l’enjeu, aujourd’hui, n’est plus de conduire une liste ni de se vautrer dans le confort de l’inefficacité, de la stérilité, du manque d’imagination », dit l’ancienne députée européenne. Avant d’ajouter : « Lorsqu’une société traverse un moment de désarroi aussi profond, la parole politique ne peut se contenter d’être tribunitienne. Elle doit être transformatrice. Or je n’ai pas les moyens de transformer mes convictions, mes analyses en programme. Donc je me réfrène. »


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