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Nouveau bac : les filières c’est fini, comment seront formés vos enfants ?

vendredi 21 décembre 2018 par Charles

L, S, ES, les séries classiques du baccalauréat n’existeront bientôt plus. Les élèves actuellement en seconde sont les premiers concernés par la réforme du ministre Jean-Michel Blanquer. Et après les vacances de Noël, ils devront déjà réfléchir à leurs "disciplines de spécialité".

Il va désormais falloir penser différemment. En voie générale, fini les filières L, S et ES et place au nouveau baccalauréat qui entrera en vigueur à la rentrée 2019. Concrètement, quels sont les changements ? A peu près tout. C’est la philosophie même du lycée qui va évoluer vers des cours davantage à la carte. "On va vers ses envies, ses désirs. Et puisque l’on va vers ses envies, on approfondit davantage et on se prépare mieux pour le futur", a tenté de résumer le ministre de l’Education, Jean-Michel Blanquer, mardi matin sur BFMTV.
"C’est en partie un lycée à la carte. Ce choix vous permet de faire des combinaisons plus désirables", a-t-il ajouté.
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Trois spécialités en première, deux en terminale
Il y a des cours qui formeront un tronc commun, comprendre qui seront enseignés à tous : c’est le cas du français (philosophie en terminale), de l’histoire-géographie, de l’enseignement moral et civique, de l’enseignement scientifique, de deux langues vivantes et du sport.
Ensuite, les élèves actuellement en seconde - les premiers concernés par cette réforme car ils passeront leur baccalauréat en 2021 - auront à réfléchir à leurs spécialités pour la classe de première, qui viendront s’ajouter au tronc commun. Ils devront opter pour trois disciplines de spécialité en première (puis deux en terminale). Et ce, dès le deuxième trimestre, soit entre leur retour des vacances de Noël et leur conseil de classe qui intervient généralement au mois de mars. C’est au troisième trimestre qu’ils devront ensuite confirmer et finaliser leurs choix.
Il y a douze enseignements de spécialité :

A partir de mardi, et ce jusqu’au 21 décembre, les académies doivent préciser aux élèves quelles spécialités seront enseignées dans leur établissement. Car elles ne seront pas toutes disponibles partout. "Dans les gros lycées de centre-ville, on montera à dix ou douze, mais dans certains lycées ruraux on sera plutôt à cinq spécialités", déclare Philippe Vincent, secrétaire général du syndicat des proviseurs (Snpden), dans 20minutes. Le ministère parle d’une moyenne de 7 spécialités par établissement.
Un lycée où vous choisissez en fonction de vos goûts pour faire ce qui vous intéresse
Sur les documents du ministère de l’Education nationale, on peut lire le résumé suivant : "Un lycée où vous choisissez en fonction de vos goûts pour faire ce qui vous intéresse."
Plusieurs inquiétudes demeurent
Cette réforme suscite plusieurs interrogations :
L’équité des enseignements de spécialité proposés en fonction des académies. "Le lycée Blanquer est un lycée à la carte, mais cette carte est singulièrement appauvrie pour les établissements de campagne", craint Noémie Lévêque, professeur de lettres dans un lycée rural, dans une tribune au Figaro.
Quels professeurs enseigneront les spécialités ?
Certains enseignants craignent que leur matière soit moins présente, à l’image des mathématiques qui n’apparaissent plus en tant que tel dans le tronc commun. "Le risque c’est qu’il y ait beaucoup plus d’élèves qu’avant qui ne fassent plus de mathématiques en première et en terminale", avance Michel Imbert, prof de maths à Grenoble et syndiqué SGEN-CFDT, sur Francetvinfo.
"Nous avons prévu une autre manière d’envisager les mathématiques dans notre pédagogie. Pour ceux qui veulent approfondir les maths, il y a évidemment cet enseignement de spécialité et on approfondira les maths beaucoup plus que par le passé pour ceux qui le choisissent", a développé Jean-Michel Blanquer mardi matin. Trop ou pas assez, dénonce certains. "Ce programme, déjà bien âpre pour des élèves de S, devient l’unique programme proposé aux élèves de 1ère de la voie générale", s’inquiète sur le site du Café pédagogique Christophe Frediani, qui se présente comme "simple" professeur de maths. "Il ne reste que des mathématiques élitistes, sélectives, uniquement pensées pour faire émerger les rares élèves qui intégreront Polytechnique ou Normale Sup", renchérit-il.
Un examen final également remanié
Si les trois séries classiques disparaissent, il en est de même pour l’examen final du baccalauréat tel qu’on le connaissait jusqu’à présent. Dorénavant, le contrôle continu comptera pour 40% de la note finale. Le reste - 60% donc - sera décomposé en plusieurs parties.
En classe de première :
une épreuve écrite de français (fin juin)
une épreuve orale de français (fin juin)
Et en terminale :
une épreuve écrite de philosophie (fin juin)
deux épreuves correspondant aux deux spécialités choisies (au retour des vacances de printemps)
un grand oral (fin juin)


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