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Première soutenance de thèse doctorale à l’UEH UEH : La première soutenance de thèse doctorale a eu lieu

Pierre-Maxwell Belle-Fleur est le premier étudiant à avoir soutenu, vendredi 11 janvier 2019, la première thèse doctorale au sein de l’Université d’État d’Haïti.

samedi 19 janvier 2019 par Charles

La cérémonie a été organisée, au local de la Direction des études post-graduées (DEP/UEH), devant une pléthore de professeurs, chercheurs, scientifiques du monde académique haïtien et étranger. Sa recherche articulée autour du thème de « Poétique de la nouvelle en Haïti (1980-2010) » a été analysée à la loupe par un jury trié sur le volet qui lui a finalement accordé la mention « très bien ».

National -

Dans son discours de circonstance, le codirecteur du travail de recherche, le Dr John Picard Byron, responsable du laboratoire LADIREP (Langues, Discours et Représentation), qui poursuit ses recherches à Paris, croit que cette première soutenance de thèse de l’Université d’État d’Haïti constitue un « début d’institutionnalisation de la recherche ». Pour lui, l’UEH a été contrainte de s’engager dans la recherche systématique. « On ne peut former des docteurs que dans et par la recherche », soutient le professeur Byron, responsable du laboratoire Langues, Discours et Représentation (Ladirep), dont le discours a été par le professeur Édelyn Dorismond.
Le professeur Byron encourage l’État à mettre à la disposition de l’UEH des enveloppes pour le financement des projets de recherche. Outre le déficit d’infrastructures, matériel et institutionnel de la production scientifique qu’il trouve trop évident dans le pays, le professeur ne tarit pas ses critiques. « L’État haïtien, les élites économiques doivent cesser d’afficher ce désintérêt - on ne peut plus évident - pour la recherche scientifique », estime le professeur, recommandant que l’État mette à la disposition de l’UEH des enveloppes pour le financement des projets de recherche. Qu’il finance également les démarches visant à rendre effectif le statut particulier de l’enseignant-chercheur.
Le responsable du laboratoire s’est réjoui de la tenue de cette soutenance qui est, pour lui, l’un des aboutissements de multiples efforts déployés depuis 2011-2012 pour mettre en place l’école doctorale dont l’objectif principal est d’élever le niveau de l’enseignement supérieur en Haïti en partant du troisième cycle. John Picard Byron en a profité pour rappeler et saluer l’engagement du rectorat qu’avait dirigé Jean-Vernet Henry qui, se faisait remarquer dans cette cérémonie.
Pour sa part, le recteur de l’UEH, Fritz Deshommes, aux côtés duquel étaient assis l’ancien recteur Jean-Vernet Henry et Wilson Dorlus, secrétaire général de l’UEH, a salué le courage et la ténacité du (désormais) docteur Pierre-Maxwell Belle-Fleur. Ce dernier, ajoute-t-il, « a su braver tous les obstacles institutionnels évoqués, faire face aux difficiles conditions de fonctionnement de notre université, affronter les défis de l’environnement global ». Le recteur Deshommes n’a pas manqué d’évoquer le « soulagement, toute la satisfaction et toute la joie » qui l’animent à l’occasion de cette première soutenance de thèse doctorale. Il a parlé d’un accomplissement, d’un aboutissement, mais aussi d’un tournant, voire le début d’une nouvelle ère pour le « renforcement de la recherche, pour l’élargissement des capacités académiques de notre université ainsi que l’augmentation de sa pertinence sociale ».
Le recteur Fritz Deshommes en a profité pour exprimer sa reconnaissance à l’endroit de l’ex-recteur Jean-Vernet Henry, qui a lancé le programme, de l’ex-vice-recteur Jean Poincy, des vice-recteurs Hérold Toussaint et Jacques Blaise, ainsi qu’à tous les collègues du Conseil de l’université qui y ont joué un rôle. « Toutes les dispositions ont été prises pour que le grade décerné dans notre université réponde aux normes les plus rigoureuses et s’aligne scrupuleusement sur les règles de l’art. Nous avons été d’autant plus exigeants que nous sommes conscients des faux pas qui nous guettent à chaque carrefour et à chacune des phases de notre entreprise naissante », rassure-t-il.
Le recteur a aussi salué le laboratoire LADIREP (Langues, Discours et Représentation) qu’il a, en effet, présenté comme « le plus dynamique laboratoire de recherche universitaire d’Haïti en matière de sciences humaines et sociales ». Il rappelle qu’il s’agit du « premier laboratoire à avoir reçu du Collège doctoral haïtien, sur la base d’une rigoureuse expertise internationale, l’accréditation et l’habilitation à encadrer des doctorants ».
Spécialisé dans les recherches sur les processus sociaux et les productions culturelles au sein de la société haïtienne, le laboratoire LADIREP, logé à la Faculté d’ethnologie de l’Université d’État d’Haïti, accueille des chercheurs venant de plusieurs facultés de l’Université d’État d’Haïti, sans compter son partenariat avec d’autres laboratoires de certaines universités d’Europe, d’Amérique latine et d’Amérique du Nord.
Le docteur Pierre Maxwell Belle-Fleur a effectué sa recherche notamment sur le concept de ’’nouvelle" qui a marqué jusqu’ici le monde littéraire haïtien. En effet, le professeur a présenté la nouvelle comme une maniere qui permet de dépeindre le « chaos de l’imaginaire haitien »
en plein dans la crise politique, sociale, idéologique et morale du pays.
Rappelons que le jury était constitué de Nadève Ménard (UEH) Haïti, Michaël RINN Université de Brétagne Occidentale (UBO) France directeur ; Jhon-Picard Byron (UEH) Haïti, codirecteur, Alessandra Benedicty-Kokken, City University of New York (CUNY), USA, rapporteure, Philippe Basabose, University of New Foundland (MUN) Canada, rapporteur, Alix Émera (UEH) ».

Worlgenson Noël
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