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En Chine, un programme pour attirer les cerveaux

lundi 28 janvier 2019 par Charles

Le plan 1 000 talents prévoit des fonds importants pour séduire les meilleurs scientifiques mondiaux. Il vise principalement à faire revenir au pays des Chinois, ou des chercheurs d’origine chinoise.

La Chine veut inverser la vapeur : longtemps victime de la fuite de ses cerveaux, vers les Etats-Unis notamment, elle veut attirer les meilleurs scientifiques, ingénieurs et entrepreneurs. Cet objectif a même son plan, nommé « 1 000 talents », une sorte de pendant humain des objectifs de Made in China 2025. Et comme lui, il concentre les inquiétudes du monde occidental, qui craint de voir la Chine lui chiper ses meilleurs ingénieurs et, avec eux, d’éventuels secrets industriels. Le plan est devenu tellement polémique qu’il est désormais tabou dans la presse officielle chinoise – ceci afin de ne pas attiser la guerre commerciale avec les Etats-Unis. Même les universités chinoises ont reçu l’ordre de nettoyer toute référence au plan en octobre 2018, de peur de nuire aux lauréats, dont les noms étaient jusqu’ici fièrement mis en avant.
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La Chine ne lésine pas sur les moyens. Les conditions sont décrites noir sur blanc sur le site du programme : « Chaque lauréat doit recevoir une prime de départ d’un million de yuans [130 000 euros] sur le budget central de la nation. » Les frais divers, déménagement, assurance, scolarité, appartement, sont pris en charge par le programme, qui offre également une bourse de recherche de 5 millions de yuans aux lauréats. En effet, pour attirer la crème des chercheurs mondiaux, il faut compenser les rémunérations, en général très faibles, des universités chinoises. Les lauréats seront amenés à occuper « des positions de direction, professionnelles ou techniques, dans des universités, des centres de R&D, des entreprises d’Etat, à travailler sur des projets nationaux-clés dans les sciences et la technologie ». Pour lever toute ambiguïté sur l’objectif, il est précisé que les candidats doivent « soutenir le Parti communiste de Chine et le système socialiste ».
De quoi attirer l’attention des autorités américaines. Bien que le plan ait été lancé en 2008, le contexte de guerre économique a amené les Américains à une prudence qui frôle la chasse aux sorcières. En décembre 2018, le directeur adjoint de la division contre-espionnage du FBI a mis en garde le Sénat américain en affirmant que les


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