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Prix du pétrole : « La décrépitude du Venezuela n’a pas été perdue pour tout le monde »

lundi 28 janvier 2019 par Charles

La production de brut du pays s’est effondrée participant à la hausse des cours du pétrole. Un changement de régime pourrait-il changer la donne, s’interroge dans sa chronique, Philippe Escande, éditorialiste économique au « Monde ».

Chronique Pertes & profits. Le Venezuela, qui n’est pourtant pas dans une santé florissante, se permet désormais d’avoir deux présidents, l’officiel, Nicolas Maduro, et l’officieux, Juan Guaido, leader de l’opposition et président de l’Assemblée nationale, qui vient de se déclarer président par intérim, reconnu notamment par les Etats-Unis. Mais il pourrait aussi bien avoir quatre présidents. Depuis le début de l’année, le pays est, en effet, officiellement à la tête de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, l’OPEP. Son président en est Manuel Quevedo, un ancien général, patron de la compagnie nationale (PDVSA) et ministre du pétrole vénézuélien. S’il prend à Juan Guaido l’envie de s’intéresser au pétrole, qui représente 90 % des recettes de l’Etat, il pourrait être tenté de nommer son propre homme à la tête du cartel de l’or noir. Quatre hommes pour deux fauteuils, cela commence à être compliqué.
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C’est la raison pour laquelle, dans le monde entier, les spécialistes du secteur suivent la situation de très près. Rappelons que le Venezuela a réussi l’exploit d’être à la fois le pays le plus riche en pétrole du monde (sans parler de ses réserves d’or) et l’un des plus pauvres pour ses habitants. Sa production intérieure brute a été divisée par deux depuis 2013 et l’inflation y dépasse les 1,4 million de pourcents par an. Il manque de la nourriture, des médicaments, des millions de Vénézuéliens ont fui et ceux qui restent font face à une criminalité près de deux fois supérieure à la moyenne de l’Amérique latine.
Arrêt des investissement
L’instabilité politique actuelle n’est pas sans rapport avec l’évolution des prix du pétrole. Si les Etats-Unis, qui absorbent près de la moitié de la production, décident un embargo, voire bloquent les exportations, cela ne manquera pas de faire monter les prix, même si, avec un million de barils par jour en décembre 2018, la production du


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