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Le rapport est né

samedi 2 février 2019 par Charles

L’attente a été longue. Le dernier jour a été ponctué d’heures de retard. On peut se plaindre et regretter, mais les formes ont été respectées. Le rapport a été délivré dans le temps imparti.

Editorial -

La Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (CSC/CA) a tenu sa promesse. Avant la fin du mois de janvier 2019, le président en exercice de l’institution, Pierre Volmar Desmeyeux, a remis le rapport sur la gestion du fonds PetroCaribe au président du Sénat Carl Murat Cantave.
Le volumineux document n’a pas encore été lu ni disséqué. Il sera dans les jours qui viennent applaudi, détesté, contesté, selon que celui qui le lit a des intérêts, des attentes ou des regrets.
Déjà, on sait que le rapport de la Cour des comptes est partiel. Il aura une suite. On sait aussi qu’il ne rentre pas en contradiction flagrante avec les deux rapporta sénatoriales sur PetroCaribe. La liste des irrégularités s’est simplement allongée.
Des institutions publiques n’ont pas joué le jeu de la reddition des comptes dans les temps, elles ont traîné les pieds, tardé à trouver toutes les archives et les pièces justificatives. Le task force annoncé par le Premier ministre Jean-Henry Céant n’a pas pu avoir prise sur toutes les autorités.
Il faut reconnaître que l’exercice est inédit. Jamais il n’y a eu de tentatives de remonter le temps aussi loin en enquêtant sur un si grand nombre de ministères, d’organismes et de projets. La tâche était et demeure colossale.
De la coupe aux lèvres comme des premiers soupçons à une condamnation, il y a beaucoup de chemins, de procédures, de contestations, de défenses et de hauts cris. Le processus de la recherche de vérité est lancé. Ce nouveau rapport apporte du carburant à la machine.
Chacun, en ce qui le concerne, doit rester attentif, alerte et réactif. Chaque coquille, chaque erreur même infime dans le rapport augmentera la pression sur la Cour des comptes qui a pour le moment, et encore pour des mois, la maîtrise du dossier explosif des milliards de PetroCaribe.
Lucidité et patience, méthode et rigueur doivent être les maîtres mots dans la conduite de la suite. Le Parlement, les institutions concernées, les organes de contrôle, la justice et la Cour des comptes ont une occasion en or pour se racheter de leur cécité historique.
Le président Jovenel Moïse avait lancé son mandat en le plaçant sous le signe de la lutte contre la corruption, il ne pouvait pas être mieux servi. Le Premier ministre Céant a été le premier chef de gouvernement à promettre dans sa déclaration de politique générale de faire la lumière sur l’affaire PetroCaribe : il a l’opportunité de tenir sa promesse.
Les deux têtes de l’exécutif doivent être conscientes qu’elles s’engagent dans un couloir étroit où les guettent avec un égal appétit leurs amis et leurs ennemis.

Frantz Duval
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