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Affaire des 7 hommes armés, le chef de la police estime prudent de ne pas tout dire

mercredi 27 février 2019 par Charles

National -

Le directeur général de la Police nationale d’Haïti, Michel-Ange Gédéon, quelques heures après une séance à huis clos tendue avec la commission Justice et Sécurité du Sénat, a confirmé, en interview avec le journal, avoir choisi de ne pas partager « l’ensemble des informations dont il dispose pour le bien de l’enquête policière » sur le dossier des 7 étrangers arrêtés le 17 février dans les parages de la BRH. « J’ai estimé qu’il n’était pas prudent de partager l’ensemble des informations dont nous disposons. Les partager pourrait compromettre la suite de l’enquête en Haïti et à l’étranger », a-t-il expliqué.
« J’ai expliqué au sénateur Jean Renel Sénatus que rien ne dit que certaines gens qui m’accompagnent ne sont pas impliquées dans ce dossier. Rien ne dit que je n’ai pas de suspicion sur un sénateur. Rien ne prouve que je n’ai pas de suspicion sur un ministre », a poursuivi le directeur général de la PNH, Michel-Ange Gédéon, soulignant qu’à côté des cinq membres de la commission Justice et Sécurité du Sénat dix sénateurs étaient présents dans la salle ainsi que des membres du cabinet d’un ministre.
Le directeur général de la police, qui a insisté sur le fait d’avoir passé des instructions pour que ces huit individus lourdement armés soient arrêtés, a indiqué avoir créé un accès privilégié à la DCPJ au sénateur Sénatus et aux autres membres de la commission Justice et Sécurité publique du Sénat qui voulaient de plus amples informations sur l’avancement de ce dossier. « Je n’ai pas jugé opportun et prudent de partager l’ensemble des informations », a martelé le directeur général de la Police nationale d’Haïti, dont le ministre de tutelle, celui de la Justice, a transféré les sept suspects étrangers de manière illégale et arbitraire selon le CSPJ.
« Le directeur général de la police m’a dit détenir des informations dont nous avions besoin. 3 des 5 membres de la commission ont voté pour qu’il nous fournisse ces informations. Michel-Ange Gédéon a fait comprendre que ce sont des informations sensibles qu’il ne communiquera pas. Nous saisirons l’assemblée des sénateurs », a déclaré le sénateur Jean Renel Sénatus, avocat, ex-commissaire du gouvernement près le tribunal de première instance de Port-au-Prince. Le sénateur de l’Ouest a indiqué n’avoir pas obtenu beaucoup d’informations. Il sait que les suspects sont entrés en Haïti dans un avion privé et ne sont pas passés par l’immigration parce que leurs passeports n’avaient pas de sceau d’entrée sur le territoire.
Entre-temps, dans ce dossier, le Premier ministre Jean-Henry Céant, en marge de sa visite lundi à Cour supérieure des Comptes et du Contentieux administratif (CSC/CA), a quelque peu rétropédalé par rapport à son affirmation selon laquelle les suspects voulaient attenter à sa vie. Le chef du gouvernement a maintenant indiqué qu’il s’agissait d’une « hypothèse ». Le ton s’est atténué par rapport au ministre de la Justice, seul, selon le Premier ministre, à assumer la responsabilité du transfert de ces sept suspects vers les Etats-Unis.
Roberson Alphonse

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