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PetroCaribe : Jean-Bertrand Aristide demande des comptes

mardi 2 avril 2019 par Charles

L’ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide veut que toute la lumière soit faite sur la gestion du fonds PetroCaribe. Lors de la cérémonie de collation de diplômes universitaires tenue ce dimanche 31 mars dans les locaux l’Université de la Fondation Dr. Aristide (Unifa) à Tabarre, le leader du parti politique Fanmi Lavala » braque les projecteurs sur la situation sociopolitique actuelle du pays. L’homme qui fait de la notion de « dignité » son véritable cheval de bataille appelle à une scission épigénétique entre le néocolonialisme et la dignité humaine.

National -
Toge noire et lunettes accrochées au visage, le président de la Fondation. Aristide peint un tableau sombre de la situation sociopolitique du pays. Parlant de la souffrance et de l’indignation qui, selon lui, perturbent le vécu de bon nombre d’Haïtiens, Jean-Bertrand Aristide, chassé du pouvoir en février 2004 au cours de son second mandat, invite ses compatriotes à se responsabiliser, à divorcer d’avec la corruption, l’injustice la discrimination raciale et l’oppression. Des réalités qui, ajoute-t-il, font verser des larmes à la majorité de la population haïtienne. Patriotisme, dignité, civilisation, liberté et justice sont entre autres valeurs prônées par l’ancien chef de l’exécutif haïtien.
Jean-Bertrand Aristide dit joindre sa voix à celles des « 12 millions de personnes victimes de crime PetroCaribe » pour demander des comptes. Assoiffé de justice, souligne-t-il, l’homme politique exige que justice soit rendue et que le procès PetroCaribe ait lieu. « Veut, veut pas, nous voulons. Il le faut. Sinon, guidés par les rayons lumineux de Petro conscience, nous ne cesserons jamais de demander Kot kòb PetwoKaribe a ! », avait-été martélé le numéro un du parti Fanmi Lavalas.
Plus loin, l’ancien prêtre de Saint-Jean Bosco dont le premier mandat etait interrompu par un sanglant coup d’État, dit exprimer ce même désir « ardent » de justice pour honorer la mémoire de l’adolescent nommé Roberto Badio Thélusma, lâchement assassiné lors des manifestations du 9 février dernier, du jeune étudiant de l’Université Notre-Dame d’Haïti (UNDH), Jean Laurent Delances, assassiné dans la nuit du 4 février à Delmas 75, de plusieurs personnes « massacrées » à La Saline ainsi que des victimes des quartiers populaires de Port-au-Prince et des villes de province. « Un pays sans justice est une rivière sans eau », soutient l’homme fort de Tabarre.
« Justice sera faite et justice doit être faite », entérine l’ancien chef de l’État haïtien exilé en 2004 en Afrique du Sud. Fort de ce constat, le leader charismatique de Fanmi Lavalas souhaite que les dilapidateurs de l’argent vénézuélien soient écroués. « Bientôt ce sera Kot kòd PetwoKaribe a ! Fòk gen ni kòb ni kòd. Nou pa gen kouran, men nou pran nan kouran petwo konsyans lan 24/24 », soutient Jean-Bertrand Aristide, qui dénonce la pénurie d’électricité qui bat son plein dans le pays.

Woody Duffault
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