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Bandi plis bandi egal tout va bien

lundi 29 avril 2019 par Charles

On sait qu’être un mâle noir aux États-Unis est un métier à risque, il suffit qu’un policier blanc passe par là… On sait que la tolérance envers certains États dans leur traitement de certains autres et de certaines populations répond à une hiérarchie mondiale des races. Les exemples sont nombreux du racisme institutionnalisé. Mais s’il fallait encore une preuve du racisme, on peut se demander si elle n’est pas faite dans l’appui apparemment inconditionnel que certaines ambassades et institutions internationales semblent affirmer envers ce qui n’est plus que de l’ordre du pillage et du massacre.
N’en déplaise aux quelques fonctionnaires de carrière qui occupent des fonctions politiques et dont la responsabilité personnelle n’est pas prouvée dans les crimes de sang et la corruption (comme on aurait souhaité les voir ailleurs parce qu’ils pourraient être utiles), le PHTK et consorts ne sont plus rien que le banditisme au pouvoir. Quels que soient les titres qu’ils se donnent, les chapeaux, les costumes blancs ou noirs selon le cérémonial de mascarade, c’est le triomphe de « la horde sauvage », mais les balles sont réelles et le trésor est le fruit de notre travail.
C’est un pays livré aux bandits. Il est facile, devant l’horreur des massacres, de dénoncer les gangs et chefs de gangs qui les perpétuent. Mais ceux qui les ont armés, ceux qui ont détruit la hiérarchie institutionnelle, ceux qui pillent les finances publiques, ne se sont présentés aux prétendues élections que dans ce but, ceux qui ont usé de leurs titres et de leurs fonctions pour commettre toutes sortes d’exactions, compromis dans tous les trafics ou complices de tous les trafics, et cette fange de la bourgeoisie, toutes origines confondues, qui a été leur alliée, l’est encore, salement, pourvu qu’ils la laissent conduire ses affaires, exploiter, ne respecter aucune règle. Ceux-là sont les vrais bandits.
Et c’est cela que de prétendus pays amis, des « institutions internationales » cautionnent tout en demandant qu’on augmente les primes de risques pour ceux qui sont en poste ici, et en conseillant à leurs ressortissants d’éviter ce pays où, par ailleurs, « tout va bien ». Au nom d’un prétendu respect des institutions, de la démocratie formelle. Pour nous qui en souffrons, bandi plis bandi egal bandi. Pour certains représentants de la « communauté internationale », bandi plis bandi egal « le renforcement institutionnel ».
La réalité est qu’on n’en a rien à c… de votre mascarade de démocratie formelle. On ne connaît plus ici de députés, de sénateurs, de chef d’État ni (pour certains) de chefs d’entreprise. On est fatigués du gang qui a permis au pouvoir des gangs de s’essaimer. On veut que cela s’arrête, récupérer un pays habitable.
La Saline, Carrefour-Feuilles, PetroCaribe, Dermalog… le vice et le crime, voilà, en bons amis, ce qu’on nous demande de supporter au nom de la « logique institutionnelle ».

Antoine Lyonel Trouillot
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