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Des systèmes de pompage solaires pour mettre en valeur des parcelles dans le grand Nord

mardi 7 mai 2019 par Charles

Après le département de l’Artibonite, l’administration Moïse-Lapin met le cap sur les départements du Nord et du Nord-Est afin d’installer des stations de pompage solaire. Pour le moment, il est question de placer cinq pompes solaires dans les puits situés à Ferrier, à Limonade. Une première station est déjà installée à Ferrier, ce qui permet de mettre en valeur environ 120 hectares de terre dans les zones avoisinantes. Un processus qui devrait continuer, car plus d’une cinquantaine de puits datant de la période coloniale ont été localisés dans cette région.

Tandis qu’il s’apprêtait à se rendre sur le site de Marion pour célébrer la fête de l’Agriculture et du Travail, le 1er mai dernier, le président de la République, Jovenel Moïse, accompagné de plusieurs hauts dignitaires de l’administration publique, dont le ministre de l’Agriculture des Ressources naturelles et du Développement rural, Jobert C. Angrand, a visité la première pompe solaire installée dans la commune de Ferrier. Les agriculteurs présents n’ont pas caché leur satisfaction pour un tel accomplissement.
Cette initiative, selon le chef de l’État, entre dans le cadre des efforts de l’administration en place à réduire les incidences négatives de la sécheresse sur l’agriculture dans les zones ciblées. Toute la région, partant de Limonade jusqu’à la plaine de Maribaroux, est concernée par ce projet. Le président parle de la localisation de 57 puits creusés du temps de la colonie. Il promet d’installer des pompes solaires sur une partie de ces puits afin que ces derniers puissent contribuer au développement de l’agriculture.
Si l’on en croit le coordonnateur de la Caravane, Thomas Jacques, suivant la conclusion des études, il est possible présentement d’installer des pompes sur cinq de ces puits. Aussi, affirme l’ancien ministre de l’Agriculture, les évaluations se poursuivent afin de savoir s’il y en a d’autres qui ont la capacité de recevoir des pompes solaires. Car, fait-il savoir, ce sont des pompes ayant une capacité de 1 400 à 1 800 litres par minute et pouvant irriguer jusqu’à 120 hectares de terre.
À cause de la carence de l’eau dans cette partie du pays, notamment dans le département du Nord-Est, plusieurs milliers d’hectares de terre sont remplis de bayahondes. Depuis plusieurs années, des efforts sont entrepris afin de trouver des moyens alternatifs afin de mettre en valeur certaines parcelles. Trouver de l’eau demeure encore un obstacle. Plusieurs grands projets y ont pris naissance grâce à des systèmes d’irrigation privés, des systèmes goutte-à-goutte, et la réintroduction du sisal dans la région notamment à travers le programme de soutien aux chaines de production. Malgré tout, la grande majorité des terres, pourtant fertile, ne sont toujours pas cultivées.
La construction du barrage de Marion et la construction d’un canal partant de la rivière Massacre sont des ouvrages dont le but est de changer la donne. Selon le président de la république, avec ces deux ouvrages, plus de 10 000 hectares de terre seront mis en valeur. Cependant, il croit qu’il faut d’autres moyens pour améliorer les conditions de travail des agriculteurs. L’installation des pompes solaires sur les puits figure parmi les solutions les plus opportunes d’autant plus que des dispositions ont été prises avec la suppression de certaines taxes sur l’entrée de matériel de production et d’emmagasinage de l’énergie solaire.
Ce qui se fait pour la production de l’énergie électrique des ménages peut aussi bien avoir un impact positif sur l’agriculture. L’irrigation, de l’avis des autorités de Damien notamment, l’ex-ministre de l’Agriculture, Carmel André Béliard, stimule la production agricole de diverses manières, en favorisant notamment la variété des cultures chaque année. Dans ce cas, l’utilisation des pompes solaires dans l’agriculture ne peut avoir que des incidences positives sur ce secteur. Dans certaines régions, les agriculteurs sont obligés de recourir à des motopompes afin d’irriguer leurs parcelles. Ce qui augmente considérablement leur coût de production.
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) L’expansion des systèmes d’irrigation à énergie solaire offre des solutions viables qui prennent en compte le lien entre eau, énergie et alimentation, donnant ainsi aux petits exploitants agricoles l’opportunité d’améliorer leurs moyens d’existence, leur prospérité économique et leur sécurité alimentaire.

Jose Flecher
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