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Roland-Garros : Naomi Osaka, quatre victoires...

mardi 28 mai 2019 par Charles

Roland-Garros : Naomi Osaka, quatre victoires sinon rien
La numéro un mondiale, aussi agressive sur les courts qu’introvertie en dehors, entre en lice ce mardi avec en tête le Grand Chelem calendaire.

Dans la vie d’un joueur ou d’une joueuse de tennis, la conférence de presse d’après-match est une figure imposée aussi exaltante qu’un discours d’une prétendante au titre de Miss France. On n’y prône pas « la paix dans le monde », mais la progression « match après match » ; on évoque un « prochain adversaire difficile », on espère être « à son meilleur niveau pour avoir une chance de gagner », on en passe et des meilleures. On attend celui ou celle qui osera dire qu’il affronte une « quiche » et qui priera pour qu’on arrête de le bassiner avec Sa Sainteté Federer.
Naomi Osaka, malgré elle, a le mérite de dépoussiérer l’exercice. A un journaliste qui, un jour, s’étonnait que son patronyme coïncide avec le nom de la ville où elle est née – sa mère est japonaise, son père haïtien −, elle apprit qu’en effet, visage impassible comme à son habitude, tout natif d’Osaka prenait pour nom de famille Osaka. Devant son auditoire coi, elle finit par esquisser un sourire. Son ambition ? « Etre la meilleure, comme personne ne l’a jamais été », murmura-t-elle une autre fois. S’apercevant que sa réponse était prise au premier degré, elle s’empressa de s’excuser, précisant qu’il s’agissait des « paroles de la bande originale de Pokémon ».
Facétie prophétique puisqu’elle est depuis devenue la reine du circuit. La Japonaise est passée en douze mois de la 72e à la première place mondiale après avoir raflé deux Grands Chelems d’affilée – l’US Open, puis l’Open d’Australie en janvier –, ce qui ne s’était plus vu chez les dames depuis Serena Williams en 2015. De quoi apporter un peu de stabilité à un circuit féminin à la hiérarchie chancelante : en 2018, comme en 2017, les cinq titres majeurs de la saison ont été remportés par cinq joueuses différentes.
Le modèle des sœurs Williams
Osaka – qui doit entrer en lice à Roland-Garros ce mardi 28 mai face à la Slovaque Anna Karolina Schmiedlova – a son destin greffé à celui de l’Américaine. Le 8 septembre 2018, lors de la cérémonie des trophées de l’US Open, les téléspectateurs découvrent une jeune femme de 20 ans apeurée, masquant mal ses larmes sous sa visière. Elle vient de surclasser son aînée avec son jeu tout en puissance calqué sur le sien. Mais ce qui devait être un avènement dégénère en farce grotesque. Serena Williams, punie de trois avertissements par l’arbitre durant le match, pique une colère en Mondovision. Le match finit sous les huées, que la cadette a d’abord cru dirigées contre elle.


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