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Bong Joon-ho : « Riches et pauvres sont...

jeudi 6 juin 2019 par Charles

Bong Joon-ho : « Riches et pauvres sont obligés de coexister »
Dans un entretien au « Monde », le réalisateur sud-coréen de « Parasite », Palme d’or à Cannes, revient sur ce film et sur ce qu’il dit des tensions de la société.

Le réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho, à Cannes, le 22 mai. PAOLO VERZONE / AGENCE VU POUR "LE MONDE"
Il est rond, grand, calme, cheveux bouclés. Le réalisateur coréen Bong Joon-ho, Palme d’or à Cannes avec son septième long-métrage, Parasite, a les mains qui gesticulent dans tous les sens et le regard qui fuit vers le plafond pour mettre de l’ordre dans ses idées. On sent l’esprit alerte et précis de celui était déjà venu en 2017 sur la Croisette avec Okja réalisé pour Netflix. A 49 ans, en bon réalisateur de films de genre (Memories of Murder, The Host, Snowpiercer, le Transperceneige…), il porte sur la société un regard sans aménité.
Derrière le thriller, ou la « tragicomédie », comme vous le désignez, votre film « Parasite » développe un message très politique…
La lutte des classes, la cohabitation entre les riches et les pauvres est un problème universel dans le monde actuel. Qu’on le veuille ou non, nous sommes obligés de coexister, et le film parle des difficultés qui en résultent. En France, vous avez le mouvement des « gilets jaunes », qui a démarré en raison du prix de l’essence, puis a pris une autre tournure. Nous avons le même genre de tensions en Corée. Or, je ne pense pas qu’on arrivera à une solution miracle, ni qu’il faille attendre un messie. Personne ne sait comment tout cela va tourner, mais c’est un combat à mener au jour le jour et tous ensemble.
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Est-ce le sujet de tous vos films ?
Effectivement, je pense qu’il y a des messages politiques dans tous mes films, mais ce n’est pas pour cela que je fais du cinéma. Je suis d’abord un réalisateur de films de genre. Pour moi, ce qui est prioritaire, c’est de raconter une histoire, de faire du bon cinéma.
Néanmoins, vous avez d’abord suivi des études de sociologie…
Je n’étais pas très assidu. J’étais tout le temps fourré au ciné-club. Dès l’adolescence, vers 14 ans, j’ai voulu devenir réalisateur. Mais mes parents n’étaient pas d’accord. Du coup, à la fac, j’ai choisi sociologie, mais ça aurait pu tout aussi bien être littérature ou d’autres sciences humaines. Je m’étais dit : ce n’est pas grave, le cinéma, j’en ferai à côté.


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