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Dire non au néo-macoutisme

mercredi 10 juillet 2019 par Charles

Bastonner, faire disparaïtre des citoyens, persécuter des militants politiques, tuer, voilà les seules armes qu’il reste au PHTK et au pouvoir de Jovenel Moïse pour se maintenir. On ne sait s’ils appliquent la logique totalitaire affirmant que le pouvoir finit toujours par produire du consentement par la violence, ou s’ils le font spontanément, par structure caractérielle, par bestialisme inné.
Peu importe. La réalité est celle-ci : il n’y a pas de réconciliation possible entre la majorité des citoyens haïtiens et PHTK / Jovenel Moïse. Ce pouvoir ne peut se maintenir qu’en versant le sang. En transformant les forces de police, en tout ou en partie, en instrument de répression politique. En armant des « partisans » intégrés à des structures occultes, un macoutisme en dégradé, qui exercent droit de vie et de mort sur les citoyens.
La question n’est plus de savoir aujourd’hui si l’on se sent proche de telle proposition politique ou de tel programme de gouvernement. La conjoncture a évolué de telle manière que le choix aujourd’hui est entre la dénonciation de la répression comme moyen de rester au pouvoir ou la complicité avec cette répression. Rester au pouvoir et maintenir les privilèges par tous les moyens, c’est ça aujourd’hui PHTK/Jovenel Moïse. Tous les moyens, c’est beaucoup dire. Ils ne peuvent plus convaincre qui que ce soit de quoi que ce soit. Les ruses institutionnelles ne fonctionnent plus. Le seul moyen dont ils disposent, c’est désormais les armes à feu.
Et ces armes, ils les utilisent. Contre le petit peuple et les militants politiques. Des gamins rieurs qui invoquent la VAR, balles, gaz. Des militants politiques et syndicaux qui exercent leurs droits constitutionnels, balles, gaz. Des passants, des quartiers, interrompus dans leurs marches ou sortis de leur sommeil par des balles. Des tireurs encagoulés, les uns en uniformes, les autres en shorts, qui tirent sur des foules. Combien de morts faudra-t-il pour que nous criions tous assez !
Aux dits représentants de la société civile, aux simples citoyens, quelle que soit leur origine de classe, la nouvelle question qui se pose est la suivante : êtes-vous d’accord que Jovenel Moïse/PHTK aient recours aux procédés du macoutisme et de la solution des problèmes politiques par la répression pour se maintenir au pouvoir ?
Chaque citoyen qui fera semblant de ne pas voir que c’est le seul et dernier recours de ce pouvoir sera complice des arrestations arbitraires, des massacres d’Etat, des tueries dont le nombre ne peut qu’augmenter et provoquer la radicalisation de la population. Et la réponse à la radicalisation provoquera en retour plus de tentatives de répression. C’est vers cette escalade meurtrière que nous conduisent aujourd’hui le pouvoir et ses sbires. C’est dans cette escalade meurtrière que nous sommes déjà.
Jovenel Moïse et PHTK ne resteront au pouvoir qu’en versant du sang, notre sang. Qui entend leur donner son aval ?

Antoine Lyonel Trouillot
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