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À l’instar de ses nombreuses autres productions...

samedi 3 août 2019 par Charles

À l’instar de ses nombreuses autres productions littéraires, « W ap Konn Georges » est une photographie très réussie de Gary Victor du réel haïtien.

À travers 246 pages d’une histoire palpitante, l’auteur de « Le diable dans un thé à la citronnelle » nous présente un thriller haletant de la première à dernière page, mettant en vedette l’inspecteur de police, Dieuswalwe Azémar. Passionné de la dive bouteille, plus particulièrement du « soro » dont l’odeur l’accompagne souvent, l’inspecteur Azémar inspire le respect de ses pairs et même de ses supérieurs hiérarchiques au sein d’une institution minée par la corruption, où l’honnêteté devient un mal à éradiquer.
« Vous êtes en dépit de tout le policier le plus intelligent de notre institution. Peut-être pourriez-vous résoudre son problème ». C’est par ces mots que le commissaire Dulourd s’adresse à l’inspecteur Azémar pour lui demander d’éclaircir l’affaire de la disparition d’un chat nommé Georges, dont la propriétaire, Mlle Rose Marie Adeline Lebrenier, pour lequel une femme de la haute société, serait prête à payer les yeux de la tête. 30 mille dollars US est le montant offert à l’inspecteur s’il arrive à retrouver et ramener le chat chez sa propriétaire. De ce montant, le commissaire Dulourd aurait réclamé une commission de 25% à l’inspecteur pour l’avoir mis sur le coup.
Aussi simple que puisse paraitre la requête de Mlle Lebrenier, aussi périlleux qu’ait été le chemin menant à la cachette de ce chat que des autorités haut placées et d’autres gens peu recommandables de la place pour des raisons diverses voudraient s’approprier. Ajoutez à cela, le fait que l’inspecteur Dieuswalwe Azemar, par souci de nettoyer la ville de ses renégats et malfrats, se soit attiré la foudre de nombreuses gens puissants et dangereux, parmi lesquels les sorciers Landeng et Marassa ; le tueur en série des kaka-kleren mangeurs de chat ; des trafiquants de drogue Anelma et consorts des chefs de gang Ti-Jilet et Capitaine et enfin des haut-gradés de la police, dont le commissaire Dulourd.
Avec tout ce beau monde, Dieuswalwe Azémar, dont le souci majeur dans cette affaire est de se faire un peu d’argent pour pouvoir subvenir aux besoins de sa fille Mireya qui vit aux Etats-Unis, va apprendre à connaitre le sens profond de l’expression bien connue chez nous : « W ap Konn Georges ».
En effet, chacun des chasseurs du chat de Mlle Lebrenier a une raison bien précise. Certains, connus comme de grands mangeurs de chat, nourrissaient l’envie de croquer la bête à belles dents. D’autres qui lui courent après parce qu’il possèderait une puce sous la peau qui indiquerait l’emplacement d’une cachette de cocaïne et de billets verts appartenant à des ressortissants colombiens. D’autres enfin parmi les chefs de gangs qui croient que l’animal a un pouvoir magique et que celui qui l’accapare détient également ce pouvoir.
En mettant en relief l’intérêt voué à Georges par ses traqueurs, Gary Victor a voulu montrer une fois encore comment l’envie du pouvoir et de l’argent peut non seulement pousser les Haïtiens vers les pires abominations, mais aussi les conduire à des alliances contre nature. C’est ainsi qu’on a vu un commissaire de police, M. Dulourd s’acoquiner avec un chef de gang notoire, Ti Jilèt, pour accaparer le chat. Ce même Ti Jilèt, très recherché par la justice, s’est trouvé invité dans les salons de gens aisés et haut palcés comme Rolf Anelma du Bureau des narcotiques.
Cet intérêt quasiment général porté à Georges a poussé l’inspecteur Azémar, soulagé d’avoir délivré l’animal des mains de ses ravisseurs, à la conclusion suivante : « Pour ce que vaut Georges, ce serait triste qu’il termine dans l’assiette d’un chef de gang. Je suis fier de lui avoir évité cette fin peu honorable. »
Cyprien L. Gary

L. Gary Cyprien
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