MosaikHub Magazine

Hong Kong : « Ceux qui jouent avec le feu périront par le feu », menace la Chine

mardi 6 août 2019 par Charles

VIDÉO. Pékin tente de répondre au défi des manifestants hongkongais, le plus grave depuis la rétrocession du territoire à la Chine en 1997. Source AFP

Pékin semble prêt à tout pour juguler la crise qui se joue à Hong Kong, y compris l’usage de la violence. « Ceux qui jouent avec le feu périront par le feu », a averti mardi un haut responsable du gouvernement chinois à l’adresse des manifestants qui défient depuis deux mois le régime communiste de Pékin. « Ne sous-estimez jamais la ferme détermination et la puissance immense du gouvernement central », a lancé, lors d’une conférence de presse à Pékin, le porte-parole du bureau des affaires de Hong Kong et Macao, Yang Guang, au lendemain d’une grève générale et d’une nouvelle manifestation qui s’est soldée par des violences dans l’ex-colonie britannique.

Cet avertissement est le plus fort lancé par Pékin depuis le début de la contestation, début juin, provoquée par un projet de loi visant à autoriser les extraditions vers le reste de la Chine. Ce projet a été retiré, mais les manifestations se poursuivent et prennent un tour de plus en plus violent, les contestataires réclamant l’enterrement définitif du projet de loi et la tête de la dirigeante de l’exécutif local, Carrie Lam. M. Yang a réaffirmé le soutien de Pékin à Mme Lam et à la police de Hong Kong dans sa répression des manifestations. Le régime chinois, qui ne tolère pas la contestation en Chine continentale, s’est pour l’heure refusé à intervenir sur place, laissant les forces de l’ordre hongkongaises gérer la situation.

« Printemps de Pékin »
La semaine dernière, l’armée chinoise a cependant diffusé une vidéo menaçante montrant ses soldats occupés à réprimer une émeute dans la métropole revenue à la Chine en 1997. Aux termes de l’accord de rétrocession signé avec Londres en 1984, l’ancienne colonie britannique continue à jouir de libertés inconnues sur le continent. Mais les manifestants disent redouter une érosion de ces libertés face à l’influence croissante du pouvoir chinois dans la cité de 7 millions d’habitants. L’armée chinoise, qui dispose d’une garnison de plusieurs milliers d’hommes à Hong Kong, n’est pas censée se mêler des affaires du territoire, mais le commandant de la garnison a rappelé la semaine dernière que la loi l’autorisait à intervenir pour rétablir l’ordre, sur demande des autorités locales.

Une telle intervention raviverait le spectre de la répression des manifestations du « printemps de Pékin », qui ont fait des centaines, voire plus d’un millier, de morts en 1989 dans la capitale chinoise. Elle pourrait aussi provoquer une catastrophe financière dans une des plus grandes places d’Asie. Lundi après-midi, alors qu’un appel à la grève générale avait été lancé, sept manifestations simultanées ont eu lieu, constituant un défi pour des forces de l’ordre qui, soumises à rude épreuve depuis deux mois, concentrent l’ire des manifestants. Des gaz lacrymogènes ont encore été utilisés dans au moins quatre endroits différents, notamment près du parlement local. Après des échauffourées tout le week-end, des protestataires étaient descendus lundi matin à l’heure de pointe dans plusieurs stations-clés du réseau pour bloquer les portes des métros et empêcher les trains de partir. Les autorités ont annoncé avoir tiré plus d’un millier de grenades lacrymogènes et 160 balles en caoutchouc depuis le début de la contestation, le 9 juin, et ont précisé que 420 personnes avaient été arrêtées et 139 policiers blessés jusqu’à présent.
Sur le même sujet
La rue de Hong Kong défie Pékin


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie