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50 ans après l’expulsion des prêtres catholique par le régime dictatorial, le collège Saint-Martial s’en souvient

dimanche 18 août 2019 par Charles

  • L’Amicale du Petit Séminaire Collège Saint-Martial et la Fondation Devoir de Mémoire-Haïti ont commémoré le jeudi 15 août 2019, les 50 ans depuis que le régime de François Duvalier avait expulsé du pays neuf prêtres, dont cinq spiritains et un catholique engagé.
    En raison de leurs « activités communistes », le 15 août 1969, les prêtres Antoine Adrien, Yves Déjean, Ernst Verdieu, Paul Jean-Claude, Max Dominique, Paddy Poux, William Smarth, Paul Déjean, Pierre Déjean et le catholique engagé Pierre Cauvin étaient expulsés d’Haïti par le régime dictatorial. Cinquante ans après, les responsables du Collège Saint-Martial se souviennent de leurs formateurs, qui ont enseigné la grammaire, les sciences, la littérature, la morale et la citoyenneté entre autres.
    Parents, élèves, anciens élèves, professeurs ont assisté à cette cérémonie de commémoration du 15 août 1969. À cette occasion, le prêtre William Smarth, l’une des victimes de cette expulsion, le sociologue Laënnec Hurbon et le Dr Serge Madhère ancien élève de Saint-Martial et témoin de cette affaire, ont été les principaux conférenciers de l’activité.
    Selon les propos des conférenciers, l’expulsion avait pour objectif d’éliminer le système éducatif qui représentait à l’époque une menace pour le régime dictatorial. Prenant la parole en la circonstance, le prêtre William Smarth a précisé que tout a commencé dans une revue créée par les jeunes dans laquelle ils avaient publié « il faut tuer tonton Noël », pour parler du 25 décembre. Cla n’a pas plu au président François Duvalier qui s’était senti menacé pensant qu’on faisait référence à lui.
    Quelque temps après, les neufs prêtres, dont les cinq spiritains et le catholique, ont reçu une convocation du ministère des Cultes pour le 15 août 1969. C’est à ce moment qu’ils allaient être interpellés. Plus loin, le prêtre William Smarth a souligné qu’avant l’embarquement, le gouvernement leur a présenté un communiqué contenant les différentes accusations émises à leur encontre qualifiées de manœuvre contre le régime dictatorial. Ils ont été embarqués, leurs passeports n’étaient valables que pour la France. « Nous sommes revenus 17 ans plus tard, lors de la chute du régime de Jean-Claude Duvalier. »
    Pour le sociologue Laënnec Hurbon, il existe un point commun entre la situation actuelle et celle de 50 ans. C’èst celui de la « guerre froide », précise-t-il. Selon ses dires, les activités qui se passaient au Collège Saint-Martial menaçaient le régime dictatorial parce que le peuple ne pouvait plus supporter cette dictature révoltante. Le président voulait éliminer toutes les institutions qui étaient contre son régime, c’est pour cela qu’il avait attaqué le catholique, a poursuivi le sociologue.
    Pour le sociologue, le pouvoir absolu était l’ambition de François Duvalier, souligne M. Hurbon. Il lui a fallu mettre les institutions à genoux pour y parvenir, c’est qu’il avait fait. « En expulsant les prêtres, il avait attaqué le système d’éducation haïtien pour pouvoir rester le plus longtemps au pouvoir », a conclu Laënnec Hurbon. En outre, le Dr Serge Madhère, élève en classe de rhétorique à l’époque, a raconté l’ambiance qui régnait au collège avant le 15 août et l’enfer qu’ils ont dû vivre après cette expulsion.
    Schella Louis Juste
    schellajuste023@gmail.com

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