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Que des mauvaises nouvelles pour Haïti

mercredi 23 octobre 2019 par Charles

Publié le 2019-10-21 | Le Nouvelliste

Ce lundi on a enfin compris l’esprit du communiqué des religieux et religieuses de l’église catholique d’Haïti ; les établissements scolaires d’obédience congréganiste garderont leurs portes fermées jusqu’à ce que la crise politique trouve un dénouement.
Ne pas pouvoir aller à l’école est une catastrophe. La société et le gouvernement assistent sans dire mot à ce glissement vers l’obscurité.
Ce lundi également on a appris que l’hôtel Best Western de Pétion-Ville ferme définitivement ses portes à la fin du mois d’octobre. Les murs et les meubles sont à vendre. On ne sait pas quel repreneur osera parier de sitôt sur le tourisme en Haïti. Un hôtel qui ferme est comme une promesse qui s’évapore. Des emplois et des opportunités perdus.
Il n’y a plus de ministre du Tourisme, plus de perspectives à l’horizon, alors on enregistre comme normal la fin de l’aventure Best Western en se demandant qui sera le suivant sur la liste.
Toujours ce lundi, les premières voix se sont élevées contre la venue d’aide alimentaire dans le pays comme le gouvernement en a fait la demande auprès des États-Unis d’Amérique.
Haïti n’a pas un problème de nourriture pressant, disent les experts. Pas plus qu’avant la crise de peyi lòk en tout cas. D’ailleurs, nous sommes en pleine saison des récoltes.
Ce qui affame la population ce sont les problèmes de libre circulation des gens et de transport des marchandises. Les routes ne sont pas sûres, le transport coûte très cher. La catastrophe est plus sécuritaire qu’alimentaire.
Encore une fois, le gouvernement se trompe de cible et de solution.
Cette semaine devrait être la dernière avant la tenue des élections pour renouveler la Chambre des députés, une partie du Sénat et les maires.
Personne n’en parle.
Les élections ne sont pas à l’ordre du jour. Il n’y a d’ailleurs ni loi électorale, ni conseil électoral de consensus, ni l’état d’esprit pour organiser des élections.
Nos institutions sont dysfonctionnelles et risquent de l’être pour encore longtemps. La sortie de crise par les mécanismes prévus dans la Constitution est une option qui n’a pas beaucoup d’adeptes.
Nous voguons vers des eaux agitées en faisant comme si nous y sommes préparés. Comme si cela ne nous inquiète pas.
Les mauvaises nouvelles s’accumulent, on fait comme si.

Frantz Duval
Auteur


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