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Jovenel Moïse tente de créer une synergie entre policiers, commissaires du gouvernement et délégués de ville

dimanche 27 octobre 2019 par Charles

Les membres du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN), les directeurs départementaux de la police, les commissaires du gouvernement et des délégués de ville à travers le pays ont participé ce samedi 26 octobre à une rencontre avec le chef de l’Etat au Palais national.

Jovenel Moïse tente de créer une synergie entre les policiers, les commissaires du gouvernement et les délégués de ville dans ce contexte de mouvements de protestation anti-gouvernementaux, a appris Le Nouvelliste de plusieurs sources ayant pris part à la rencontre…
Pour mieux gérer les mouvements de protestation qui se multiplient ces derniers mois à travers le pays contre le pouvoir en place, le président de la République a réuni autour de lui, tous les éléments de la force publique impliqués dans la gestion des manifestations de rues. « Parce que souvent il y a des différends entre des policiers, des commissaires du gouvernement et des délégués de ville qui se prennent le plus souvent pour des autorités policières, le président a voulu créer une synergie entre eux et éviter une cacophonie sur le terrain… », a rapporté au Nouvelliste un haut cadre dans l’administration publique ayant pris part à la rencontre.
Le Premier ministre démissionnaire, Jean-Michel Lapin qui est aussi le chef du CSPN a instruit les policiers à ne pas faire usage de leur arme à feu lors des manifestations de rues. « Même s’il y a des civils armés dans une manifestation, le Premier ministre a demandé aux policiers de trouver une façon plutôt pacifique de les désarmer », a rapporté au journal notre source qui a pris part à la rencontre. « Ce que le Premier ministre ne comprend pas, quand les policiers assurent la sécurité d’une manifestation de plusieurs milliers de gens, il est impossible de chercher à désarmer un ou plusieurs individus armés qui participent dans la manifestation. Toute tentative en ce sens soulèvera la colère des manifestants, pas besoin d’imaginer le reste… », a expliqué au Nouvelliste cette même source.
Une autre source ayant pris part à cette rencontre ce samedi au Palais national a confié au journal que c’était l’occasion pour les directeurs départementaux de la police, mais surtout les commissaires du gouvernement et les délégués de ville de demander plus de moyens à Jovenel Moïse.
Interrogé sur une éventuelle marche des policiers annoncée pour ce dimanche 27 octobre à Port-au-Prince, l’une de nos sources a souligné qu’officiellement ce point n’a pas été abordé lors de la rencontre, mais le CSPN est très préoccupé par cette initiative « illégale, puisque les policiers n’ont pas le droit de manifester dans les rues », a souligné notre contact.
Une autre source proche du Conseil supérieur de la Police nationale a confié au journal que le haut gradé de la PNH, Frantz Georges a été démis de ses fonctions. Il était responsable des renseignements au sein de la PNH, son dernier poste avant d’être l’objet de mesures conservatoires. Il a été accusé dans une affaire de détournement de fiches de carburant et dans l’assassinat de l’inspecteur de police Jacques Dominique à Léogane au cours du mois de mai de cette année.
Jovenel Moïse a tenu cette rencontre moins de 24 heures avant la reprise des mouvements de protestation à travers tout le pays annoncés par l’opposition réunie notamment au sein de l’Alternative consensuelle pour exiger le départ du chef de l’Etat. L’opposition a déjà rejeté l’appel au dialogue sans conditions préalables lancé par l’administration américaine. Le pays se prépare à vivre une septième semaine consécutive de troubles sociaux et de paralysie de certaines activités dont les activités scolaires.

Robenson Geffrard
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