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Cinq entités de l’opposition s’accordent sur le choix du président provisoire et d’un Premier ministre…

dimanche 10 novembre 2019 par Charles

L’Alternative consensuelle, l’Opposition institutionnelle, le Forum patriotique, le Bloc démocratique et Mache Kontre ont trouvé un accord pour que le président de la transition soit issue de la Cour de la cassation. Le Premier ministre sera désigné par un comité composé de représentants de ces cinq entités et de deux membres de la Passerelle qui seront des observateurs.

Haïti/Crise politique

Publié le 2019-11-09 | Le Nouvelliste
Ce comité déterminera les critères pour choisir le président et le Premier ministre. Ce comité travaillera sur une feuille de route et un organe central de contrôle de l’action gouvernementale, a annoncé Lemète Zéphyr, porte-parole de la Passerelle à l’issue de la deuxième journée de discussion de la Table de concertation, à l’hôtel Marriot, samedi 9 novembre 2019.
L’accord rédigé sera signé dimanche, a poursuivi Lemète Zéphy, soulignant que la société civile dans plusieurs de ses composantes a participé aux travaux. « Beaucoup de gens ont pensé que l’on ne trouverait pas d’accord. Mais aujourd’hui, on a vu que les Haïtiens peuvent se mettre ensemble », s’est félicité Lemète Zéphyr.
« Les hypocrites sont étonnés », a lancé le sénateur Sorel Jacinthe, de l’Opposition institutionnelle, entité composant l’Alternative consensuelle. « Cinq blocs, sept plateformes, à l’exception de Fanmi Lavalas qui a ses réserves, ont trouvé un accord sur le choix du président qui sortira de la cour de cassation. Et nous avons trouvé un accord pour que le Premier ministre soit issue de l’opposition plurielle. Nous asseoir ensemble pour monter l’autorité de passation et de contrôle et faire la feuille de route », a-t-il indiqué.
« Entre Haïtiens, entre les cinq blocs, nous avons trouvé une entente, nous avons trouvé le consensus et nous disons à Jovenel, partez », a renchéri le sénateur Youri Latortue de AAA, membre de l’Alternative consensuelle. « Il y a aujourd’hui une grande avancée. Les Haïtiens ont démontré qu’ils sont des adultes. Demain, nous manifesterons tous ensemble pour dire à Jovenel de partir », a scandé le sénateur de l’Artibonite.
« C’est une rare fois que les Haïtiens se sont réunis dans une conjoncture difficile pour trouver une solution nationale. Nous avons trouvé la solution nationale. Nous demandons au peuple et au pays de supporter cette solution pour montrer encore une fois à la face du monde que les Haïtiens peuvent s’asseoir pour prendre des décisions d’Etat afin d’orienter le pays dans la bonne direction », a indiqué l’ex-député Serge Jean-Louis de l’Alternative consensuelle. « L’entente que nous avons trouvé montre très clairement que nous sommes prêts à changer ce pays à travers le combat que nous menons pour changer le système d’oppression », a-t-il ajouté.
Pour Gennard Joseph, de Mache Kontre, des gens ne pourront plus dire que Jovenel Moïse reste au pouvoir grâce à la division des forces de l’opposition. Les acteurs politiques, malgré leurs différences, ont donné la priorité au peuple. Ce soir (samedi), il n’y a pas de division au niveau de l’opposition », a-t-il soutenu avant de s’adresser à la communauté internationale : « au Core Group et à la communauté internationale, nous disons que nous nous sommes entendus et que nous avons choisi de pousser Jovenel Moïse vers la sortie. La boucle est bouclée pour Jovenel Moïse et le PHTK. C’est fini. La mobilisation continuera », a-t-il dit.
L’ex-sénateur des Nippes Jean William Jeanty de Mache Kontré a affirmé que « la situation d’urgence et la crise humanitaire ont poussé chaque acteur à faire des concessions pour arriver au consensus ». Ces acteurs, en dépit de leur méfiance, ont décidé de trouver un accord sans lésiner sur le contrôle de l’action du prochain gouvernement et en comptant sur le niveau de conscience de la population à veiller que l’argent public soit mis au service du peuple. « La bataille ne fait que commencer, elle n’est pas encore terminée », a prévenu l’ex-sénateur Jean William Jeanty.
Le leader de ODEP-Haïti, Assad Volcy, a souligné lui aussi qu’il n’y a plus de prétexte pour garder Jovenel Moïse au pouvoir. « Aujourd’hui, il n’y a plus de prétexte pour garder Jovenel Moïse au pouvoir. On ne peut plus dire que c’est la division de l’opposition qui permet à Jovenel Moïse de rester au pouvoir », a-t-il dit, soulignant que la manifestation prévue demain ce dimanche « est celle de tous les groupes politiques qui ont pris l’engagement d’accompagner le peuple haïtien ». « C’est la manifestation du peuple haïtien, de la société civile et du secteur privé qui est entré dans la bataille. Jovenel Moïse, si j’étais à votre place, je laisserais le Palais national en courant parce qu’une foule immense va déferler sur la capitale à partir de dimanche jusqu’à votre chute », a-t-il dit.
« Nous allons une nouvelle fois démentir tous les pronostics à savoir "depi Blan an pa pale" , aucun président ne peut perdre le pouvoir. Aujourd’hui, le peuple haïtien s’est exprimé à travers ses composantes et nous disons : "Jojo lage pye w" », a-t-il balancé.
« Le travail n’est pas fini. Il commence à peine. L’accord que nous avons trouvé aujourd’hui est une partie de l’accord total que nous devons trouver … Maintenant, il faut réussir premièrement à faire partir Jovenel Moïse du pouvoir ; deuxièmement mettre en place un président ; troisièmement un Premier ministre et un gouvernement, et quatrièmement mettre sur pied une autorité nationale de transition et commencer à gérer le pays de manière à ce que le peuple trouve ce qu’il cherche », a expliqué Frantz Bernard Craan, ex-président du Forum économique du secteur privé, président de la Chambre de commerce et d’industrie d’Haïti, membre de la Passerelle. « Nous avons terminé avec le travail sur la feuille de route », a-t-il annoncé à cette conférence de presse au cours de laquelle le professeur Victor Benoît et la représentante des femmes se sont exprimées.
Presque tous les responsables politiques et le porte-parole de la Passerelle se sont excusés, ont dénoncé et se sont désolidarisés de l’agression physique subie par un cameraman de radio télé Métropole. Sans les excuses de ces responsables et les suites de droits à donner, la quasi majorité des travailleurs de presse n’aurait pas couvert la conférence de presse à Marriott où des militants ont manifesté et tempêté pendant toute la journée pour que le président de la transition soit issue de la Cour de cassation.
L’ex-candidate à la présidence du parti Fanmi Lavalas, Maryse Narcisse, quelques heures avant cet accord non signé par son parti, avait indiqué que "Fanmi Lavalas est à l’écoute de la population qui croit qu’il n’y aura pas de changement de système en choisissant un juge de la cour de cassation comme président".

Roberson Alphonse
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