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INSERTION DEMANDEE Le régime parlementaire de gouvernement : la seule solution durable pour la crise politique actuelle en Haïti

dimanche 22 décembre 2019 par Charles

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Pour les 215 ans d’indépendance, Haïti a connu beaucoup de crises politiques et économiques. Comme les crises économiques sont les résultats des crises politiques, dans cet argument, notre focus sera sur la situation politique du pays. Juste après l’indépendance, Haïti était divisé entre le royaume du Nord avec Henri Christophe et le royaume du Sud avec Alexandre Pétion. Le président Jean Pierre Boyer unifiait tout le pays sous le contrôle d’un seul homme. Malheureusement, après son départ, c’était division et lutte de pouvoir jusqu’à l’occupation américaine de 1915 à 1934. Cette occupation de 19 ans a une culture de division politique et idéologique en Haïti. Les années de la dictature des Duvalier ne sauraient être oubliées dans cet essai. Les Duvalier père et fils ont dirigé le pays pendant 29 ans, de 1957 à 1986. Après le départ de Jean-Claude Duvalier en 1986, le pays a la chance d’avoir une nouvelle Constitution. La Constitution de 1987 a établi un régime semi-présidentiel dans le pays au lieu d’un régime parlementaire de gouvernement. Cette erreur politique est la raison centrale de la confusion politique et économique haïtienne de 1986 à 2019.
La démocratie est définie comme le gouvernement par le peuple et pour le peuple. La démocratie peut être directe ou indirecte. Elle est directe quand la population par son vote a procédé à l’élection d’un président comme le cas de Jovenel Moïse. Elle est indirecte quand la population vote pour le Parlement et celui-ci vote pour un président. C’était le cas en Haïti avant la Constitution de 1950. En démocratie, il y a trois types de régimes : Le régime semi-présidentiel, le régime présidentiel et le régime parlementaire. Sans une compréhension des régimes politiques, comprendre la réalité politique haïtienne sera très difficile, pour ne pas dire impossible.
Le régime semi-présidentiel a vu son apparition dans la République Weimar de l’Allemagne entre 1918 et 1933. Ce régime compte environ 100 ans d’existence. Le régime semi-presidential a été rendu possible grâce à l’arrivée d’Adolph Hitler comme président de l’Allemagne qui a été suivie par l’holocauste de la Seconde Guerre mondiale. Après l’occupation de l’Allemagne par les puissances alliées, les Allemands ont choisi un régime parlementaire pour plus de stabilité et de prospérite économique. Dans le régime semi-présidentiel, la population vote pour un président directement et le président choisit son Premier ministre au sein du Parlement pour former un gouvernement de cohabitation entre le président et le Premier ministre. Haïti, France, Russie, les pays africains de la francophonie ont des exemples du régime semi-présidentiel. Selon les experts en science politique de la Banque mondiale, de Yale University et du Think Tank anglais, Logatum Instiute, ce régime est une source d’instabilité politique dans beaucoup de pays. L’ Allemagne dans la République de Weimar et notre chère Haïti sont des exemples.
Le deuxième système est le régime présidentiel de gouvernement. Ce régime a puisé son origine aux USA au cours de la fin du XVIIIe siècle. Ce système est vieux de 200 ans. Le régime présidentiel fonctionne bien avec l’élection de deux candidats participant comme président et vice-président sur une même liste. La victoire du président coincide avec celle du vice-président. Les deux deviendront président et vice-président du pays. Les USA, le Mexique, le Brésil, la République dominicaine, l’ Argentine, etc. sont des exemples du régime présidentiel. Beaucoup de politiciens et intellectuels haïtiens portent leur appui au régime présidentiel. La réalité est que le régime présidentiel est un régime dysfonctionnel, corrompu et instable. Selon des études réalisées par des centres de recherche globale comme la Banque mondiale, Logatum Institute au Royaume-Uni, le départment de science politique de Yale University, le régime présidentiel est synomyme de confrontation politique, autoritarisme de l’État, manque de responsabilité du président ou du gouverneur en question. La situation politique au Venezuela et au Honduras et l’arrivée du président Trump au pouvoir aux USA est l’exemple parfait du dysfonctionnement du régime présidentiel.
Le troisième régime, c’est le régime parlementaire de gouvernement. Le parlementarisme s’est développé en Angleterre au XVIIIe siècle. Ce régime a 300 ans d’existence.­­­­­­­ Il est caractérisé par une élection directe du pouvoir où la population vote pour le parlement ( sénateurs et députés). Les sénateurs et les députés sont choisis à travers des districts sénatorials et des districts des députés à travers tout le pays et le Parlement réuni en Assemblée nationale choisit le président dans une élection indirecte. Dans ce régime politique le Premier ministre et les autres ministres sont membres du Parlement précisément la Chambre des députés. Le Canada, l’Allemagne, le Royaume-Uni, Trinidad-et-Tobago, Bahamas, Jamaïque sont des exemples du régime parlementaire. Selon des études effectuées par Yale University, Logatum Institute et la Banque mondiale, c’est le parfait régime pour les pays qui sont divisés culturellement, politiquement, religieusement et idéologiquement. L’autoritarisme, confrontation politique radicale et coup d’État sont très difficiles dans ce régime. Plus de 60% des pays les plus riches du monde ont un régime parlementaire de gouvernement. Le Canada, le Japon, l’Allemagne, les pays scandinaves sont des exemples. Certains disent que nous avons expérimenté le régime parlementaire en Haïti, c’est faux. Haïti n’a jamais eu de régime parlementaire. Nous avons eu des cas où le Parlement choisit le président mais pas un régime parlementaire. Nous devons suivre l’exemple de l’Allemagne, l’Italie et l’Éthiopie. Ces pays ont choisi le régime parlementaire pour stabiliser la vie de leur population après l’échec du régime présidentiel ou semi-présidentiel dans leur histoire.
Archange Deshommes, licencié en sciences sociales par le département de l’éducation du Floride (Adeshommes@hotmail.com)

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