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Harry et Meghan pourront vivre entre le Canada et le Royaume-Uni avec l’aval de la reine

mercredi 15 janvier 2020 par Charles

Elizabeth II assure « soutenir pleinement » la décision du couple de renoncer à son rôle au sein de la famille royale. Mais de nombreuses questions se posent autour de la rémunération du prince et de son épouse.

Par Cécile Ducourtieux Publié le 13 janvier 2020 à 22h24, mis à jour hier à 11h47

Meghan Markle et le prince Harry, au palais de Buckingham à Londres, en juin 2019. DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP
« Ce que Meghan et Harry voulaient, Meghan et Harry l’ont eu : il s’agit d’une victoire pour le couple, et d’une concession extraordinaire de la part de la reine », a décrété Dan Wootton, rédacteur en chef du Sun, lundi 13 janvier, sur le plateau de la BBC, juste après la fin de la réunion de crise convoquée à Sandringham par la souveraine Elizabeth II.
Le journaliste fut à l’origine des révélations sur les intentions du couple de renoncer à leur position de « membres seniors » de la famille royale britannique, début janvier, et il mène depuis, à la tête de ce journal, une campagne très agressive contre l’Américaine Meghan Markle et son mari, le deuxième fils du prince de Galles et de la princesse Diana.

Que se sont exactement dit la reine, ses deux petits-fils, Harry et son aîné William, et leur père, le prince Charles, derrière les murs en brique de la vaste résidence privée des Windsor, dans le Norfolk (nord de l’Angleterre) ? On l’ignore dans les détails mais le communiqué publié par les services de la reine, lundi soir, actait sans ambiguïté le désir du couple : partager désormais leur existence entre le Canada et le Royaume-Uni.
« Moi et ma famille soutenons pleinement la volonté de Harry et de Meghan de se créer une nouvelle vie de famille. Bien que nous aurions préféré qu’ils restent des membres à plein temps de la famille royale, nous respectons leur vœu d’une vie plus indépendante. (…) Il a donc été convenu que durant une période de transition, les Sussex passeront leur temps au Canada et au Royaume-Uni. »
Lire l’éditorial du « Monde » : Divorce à Buckingham entre la famille royale et le couple Harry-Meghan
Une « décision finale » dans les « jours à venir »
Considérant qu’il « reste des questions compliquées à résoudre », la reine a conclu en expliquant avoir demandé « une décision finale dans les jours à venir ».
Meghan a t-elle participé à la réunion de crise par téléphone ? L’ex-actrice de 38 ans, qui s’était plainte à l’automne 2019 de la « pression » exercée sur elle par les médias britanniques, est en effet déjà rentrée au Canada, où elle s’était octroyé un « break » de six semaines avec Harry, 35 ans, et leur bébé Archie, 8 mois, à la fin de l’année, loin de la famille royale. Elle n’est restée que quelques jours au Royaume-Uni, début janvier, le temps, semble t-il, pour le couple d’annoncer sa volonté d’une « nouvelle vie ».
Archie et les deux chiens du couple étant restés dans la villa avec vue sur le Pacifique qu’ils occupaient ces dernières semaines sur l’île de Vancouver (Colombie-Britannique), les médias en ont conclu qu’Harry et Meghan avaient pris leur décision bien en amont. Le prince pourrait rejoindre sa femme dans les jours qui viennent, après un dernier engagement public lié au rugby prévu le 16 janvier.
Leur victoire est-elle d’ores et déjà si complète ? Il est un peu tôt pour conclure.
Une délicate limite à tracer
Il va s’agir, pour les conseillers de la Couronne, de tracer une délicate limite pour le couple, entre leurs activités classiques de « Royals » britanniques (la promotion du pays et de ses institutions) et leurs prestations à fins purement mercantiles – et privées.
« Harry et Meghan ont dit clairement qu’ils ne voulaient pas dépendre de fonds publics », précisait le communiqué royal lundi. Le couple devra t-il abandonner ses « HRH » (« His/Her Royal Highness ») ? Nombre d’observateurs spéculaient déjà, lundi, sur l’absence de référence à leurs titres (duc et duchesse de Sussex) dans le communiqué royal.
La perte serait conséquente, surtout si Harry et Meghan comptent vivre en vendant leur renommée à travers le monde.
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Devront-ils aussi rembourser les coûteux aménagements sur fonds publics (2,4 millions de livres sterling, soit 2,8 millions d’euros) engagés pour rafraîchir Frogmore, la demeure proche du château de Windsor qui leur a été octroyée ? Renoncer à une partie des revenus provenant du duché de Cornouailles, versés par le prince Charles ? Se pose également la question de leur sécurité, qui coûte environ 1 million de livres annuels au contribuable britannique.
Deux précédents calamiteux
Le plus gros de l’orage est-il déjà passé ? Le défi pour la reine, 93 ans, qui a toujours été très soucieuse de la popularité de sa famille, va être de parvenir à réconcilier les exigences d’un couple moderne, binational, avec les privilèges mais aussi les devoirs qu’exige l’institution monarchique britannique de ses représentants.
Cette dernière a connu deux précédents calamiteux, sans cesse évoqués ces derniers jours. En 1936, la Couronne avait frôlé la catastrophe avec l’abdication du roi Edouard VIII. Il avait préféré renoncer au trône par amour pour l’Américaine Wallis Simpson, et il fut ensuite traité comme un pestiféré par le reste des Windsor. En 1995, délaissée et malheureuse, Diana avait accordé une interview à la BBC où elle confirmait les infidélités de son mari, provoquant leur divorce et un énorme scandale.


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