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International Chine Le point sur le virus apparu en Chine : 9 morts, 440 cas et une vigilance accrue

jeudi 23 janvier 2020 par Charles

D’autres contaminations de cette mystérieuse pneumonie ont été détectés à l’étranger, notamment aux Etats-Unis où le premier a été recensé mardi. Le virus « pourrait muter et se propager plus facilement », ont déclaré mercredi les autorités chinoises
Le Monde avec AFP Publié le 21 janvier 2020 à 10h51, mis à jour hier à 09h30

Une femme et un enfant à l’aéroport international de Pékin, le 21 janvier. NICOLAS ASFOURI / AFP
La Chine a annoncé, mercredi 22 janvier, trois nouveaux morts, portant à neuf le nombre de victimes d’un mystérieux virus qui inquiète l’Organisation mondiale de la santé (OMS), dont une réunion d’urgence est programmée ce mercredi.
Ce virus, qui se transmet par les voies respiratoires, « pourrait muter et se propager plus facilement », a indiqué lors d’une conférence de presse le vice-ministre chinois de la commission nationale de la santé, Li Bin.

La souche incriminée est un nouveau type de coronavirus, cousine de celui responsable du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère) – un virus hautement contagieux, qui avait tué quelque 650 personnes en Chine continentale et à Hongkong en 2002-2003.
Cette fois-ci, l’origine de ce nouveau coronavirus semble se trouver dans un marché de la ville chinoise de Wuhan, fermé depuis le 1er janvier pour limiter la contagion. « On suppose que la source était des animaux vendus dans ce marché et qu’il y a eu passage chez l’homme », explique le professeur Fontanet, responsable de l’unité d’épidémiologie des maladies émergentes à l’Institut Pasteur à Paris.
Lundi, Zhong Nanshan, un scientifique chinois renommé de la Commission nationale de la santé, a fait savoir à la chaîne de télévision d’Etat CCTV que la transmission par contagion entre personnes était « avérée ». L’OMS estime pour sa part qu’un animal semble être « la source primaire la plus vraisemblable », avec « une transmission limitée d’humain à humain par contact étroit ».
De Bangkok à Hongkong, de Singapour à Sydney, les autorités procèdent à des contrôles systématiques à l’arrivée des vols en provenance des zones à risques.
440 cas détectés en Chine et déjà neuf morts

Des personnes portant des masques de protection à la gare de Pékin, le 21 janvier 2020. NICOLAS ASFOURI / AFP
La Chine, épicentre de l’épidémie, avait recensé mardi 291 cas confirmés, puis a relevé le bilan à 440, mercredi matin. Près d’un millier de patients sont par ailleurs en observation, selon un communiqué la Commission nationale de la santé, dont l’un des médecins, Wang Guangfa, a déclaré, mardi sur une télévision de Hongkong, qu’il était lui-même infecté par le virus.
De nombreuses régions du pays sont touchées, y compris des mégapoles comme Shanghai et Pékin. Les autorités redoutent que le virus puisse se propager à la faveur des longs congés du Nouvel An chinois, qui commencent vendredi, et donnent lieu chaque année à des centaines de millions de voyages en car, en train ou en avion dans l’ensemble du pays.
Relayant un appel du président Xi Jinping à « enrayer » l’épidémie, Li Bin a annoncé des mesures de prévention telles que ventilation et désinfection dans les aéroports, les gares et les centres commerciaux. Des détecteurs de température pourront également être installés dans les sites très fréquentés. L’isolement des personnes chez qui la maladie a été diagnostiquée est désormais obligatoire et des mesures de quarantaine peuvent être décrétées par les autorités locales.
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Sept cas détectés aux Etats-Unis, en Thaïlande, à Taïwan, au Japon, en Corée du Sud et à Macao

A l’aéroport international d’Incheon, à l’ouest de Séoul (Corée du Sud), le 21 janvier. STR / AFP
D’autres cas de cette mystérieuse pneumonie ont été détectés à l’étranger. La région semi-autonome chinoise de Macao a fait mercredi état d’un premier cas. Les autorités ont décelé le virus chez une femme d’affaires de 52 ans qui était arrivée dimanche en train en provenance de la ville voisine de Zhuhai.
« Une série de tests ont montré qu’elle était positive au coronavirus et qu’elle présentait des symptômes de pneumonie », a déclaré aux journalistes le chef du département macanais de la santé, Lei Chin-lon. La secrétaire macanaise aux affaires sociales et à la culture, Ao Ieong Iu, a indiqué que les employés de tous les casinos devraient porter des masques – Macao est la seule zone en Chine où les jeux d’argent sont autorisés –, tandis que toutes les personnes entrant dans la ville en provenance de Chine continentale auraient un questionnaire médical à remplir.
Mardi 21 janvier, ce sont les Etats-Unis qui avaient annoncé un premier cas sur leur territoire. Il s’agit d’un homme d’une trentaine d’années, hospitalisé à Everett, près de Seattle (Etat de Washington).
L’individu n’a visité aucun des marchés de Wuhan en Chine ; il a seulement voyagé dans la région. Il est arrivé à l’aéroport de Seattle le 15 janvier par un vol indirect en provenance de Wuhan, et il ne présentait aucun symptôme à l’arrivée. Il a contacté de lui-même les services de santé dimanche après l’apparition de premiers signes de maladie. Un échantillon a permis de confirmer qu’il était bien contaminé par le nouveau virus, mais son état actuel est bon, selon les autorités.
Avant cela, deux cas avaient été détectés en Thaïlande, un à Taïwan et un au Japon. Les autorités de ces trois pays affirment que les patients s’étaient tous rendus à Wuhan avant leur hospitalisation.
Le virus a également été identifié en Corée du Sud chez une Chinoise de 35 ans arrivée dimanche par avion de Wuhan. Les autorités sanitaires du pays ont révélé qu’elle s’était rendue samedi à l’hôpital de la ville chinoise de la province du Hubei en raison d’un rhume. On lui avait alors prescrit des médicaments avant qu’elle s’envole pour Séoul, où ses symptômes ont été détectés. Elle a été placée en quarantaine.
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Deux cas suspects en Australie et aux Philippines
En Australie, un homme présentant les symptômes du mystérieux virus a été placé à l’isolement à son domicile, a annoncé mardi un média local. L’homme, qui pourrait être le premier cas du pays, est récemment rentré d’un séjour à Wuhan.
Aux Philippines, les autorités cherchent à déterminer la pathologie dont souffre un enfant de 5 ans arrivé le 12 janvier en provenance de Wuhan avec un parent ; il avait de la fièvre et il toussait, selon le ministère philippin de la santé.
A Hongkong, les autorités se disent, elles aussi, en « alerte maximale », alors que le souvenir de l’épidémie de SRAS, qui y avait fait plusieurs centaines de morts en 2002-2003 hante toujours les esprits. « Nous sommes prêts pour le pire. Nous n’avons pas baissé la garde », a déclaré à la presse Matthew Cheung, numéro deux de l’exécutif hongkongais.
Paris et Washington prennent des mesures
Dans le reste du monde, les mesures de prévention se multiplient également. Les Etats-Unis ont annoncé qu’à partir de vendredi ils commenceraient à filtrer les vols en provenance de Wuhan à l’aéroport de San Francisco et à John-F.-Kennedy (New York) – où atterrissent des vols directs de Wuhan –, ainsi qu’à celui de Los Angeles, où sont assurées de nombreuses correspondances. Les passagers seront examinés par les équipes médicales mais pas systématiquement soumis à un prélèvement.
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En France, « la vigilance vient d’être déclenchée », a fait savoir lundi Santé publique France au Parisien. Les médecins doivent désormais orienter vers le SAMU ou « un infectiologue référent » toute personne « présentant une infection respiratoire aiguë, quelle que soit sa gravité, ayant voyagé ou séjourné dans la ville de Wuhan en Chine dans les quatorze jours précédant la date de début des signes cliniques ou ayant eu un contact étroit avec une personne tombée malade dans cette ville ».


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