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Le français, langue la plus romantique du monde

jeudi 30 janvier 2020 par Charles

Bien sûr, une telle affirmation est subjective. Comme la jolie anthologie de Jean-Loup Chiflet, L’Art d’exprimer ses sentiments, dans laquelle nous découvrons les pensées d’écrivains qui parlent d’amour.
Par Le Figaro

Rue des Archives/Rue des Archives/Collection CSF
C’est un grand mot. L’amour. Sans lui, combien de livres n’auraient jamais vu le jour ? Combien d’histoires seraient dépourvues de sens ? Les plus beaux vers n’auraient, hélas, sans doute pas été chantés. L’amour obsède, déçoit, ravive, adoucit, étrille. Et notre littérature a exploré les confins de cet étrange état. Voici une sélection des plus belles pensées de nos écrivains sur le sujet, rassemblées dans l’ouvrage de Jean-Loup Chiflet, L’Art d’exprimer ses sentiments (avec les mots de nos plus grands auteurs) .
 » LIRE AUSSI - Pub, entreprise, politique : le triomphe du franglais

La langue française sait parler d’amour. Comment oublier cet épanchement de Lamartine : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Et cette déclaration d’amitié, délicate et pudique, de Montaigne à La Boétie : « Si l’on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : Parce que c’était lui, parce que c’était moi » (Essais).
L’amour est capricieux, n’a que faire de notre raison, de notre volonté. Combien d’auteurs ont déploré notre faiblesse devant ce que Corneille désigne de « tyran qui n’épargne personne » ? Oui, qui de nous ose affirmer que nous sommes indifférents aux lois impérieuses de l’attraction ? Après tout, « tout l’univers obéit à l’Amour ; Aimez, aimez, tout le reste n’est rien », supplie La Fontaine dans Les Amours de Psyché et de Cupidon. Enfin, constate Jules Renard, « l’amour tue l’intelligence. Le cerveau fait sablier avec le cœur. L’un ne se remplit que pour vider l’autre ».
« Partez où il n’y aura rien, lisez que je vous aime »
Alphonse Allais écrit dans Le Chat noir qu’« on a dit que le génie était une longue patience. Et le mariage donc ! » Colette, quant à elle, certifie qu’« il y a deux espèces d’amour, dit Maurice, l’amour insatisfait qui vous rend à tous odieux, et l’amour satisfait qui vous rend idiot ». Jean Cocteau résume l’amour ainsi : « Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif, et son futur est toujours conditionnel. » Sartre, on ne s’étonnera pas, écrit que « c’est là le fond de la joie d’amour, lorsqu’elle existe : nous sentir justifiés d’exister » (L’Être et le Néant).
Faut-il attendre l’amour ? Ou se laisser surprendre ? Savons-nous réellement comment nous voulons être aimés ? « Si nous sommes incapables d’aimer, c’est peut-être parce que nous désirons être aimés, c’est-à-dire que nous voulons quelque chose de l’autre (l’amour), au lieu de venir à lui sans revendications et ne vouloir que sa simple présence », analyse Kundera dans L’Insoutenable légèreté de l’être. Faut-il donc voguer et espérer trouver refuge dans les bras d’un être cher ? « L’amour est une mer dont la femme est la rive » écrit Hugo (Le Groupe des idylles).
Quelques citations :

● « Je vous aime, beaucoup moins que mon Dieu, mais bien plus que ma personne », Corneille (Polyeucte).
● « Je vous adore, je vous hais je vous offense, je vous demande pardon je vous admire, j’ai honte de vous admirer. Enfin il n’y a plus en moi ni de calme ni de raison », Mme de La Fayette (La Princesse de Clèves).

Le français, langue la plus romantique du monde
Bien sûr, une telle affirmation est subjective. Comme la jolie anthologie de Jean-Loup Chiflet, L’Art d’exprimer ses sentiments, dans laquelle nous découvrons les pensées d’écrivains qui parlent d’amour.
Par Le Figaro
Publié le 28 octobre 2019 à 02:00, mis à jour le 28 octobre 2019 à 07:59

Rue des Archives/Rue des Archives/Collection CSF
C’est un grand mot. L’amour. Sans lui, combien de livres n’auraient jamais vu le jour ? Combien d’histoires seraient dépourvues de sens ? Les plus beaux vers n’auraient, hélas, sans doute pas été chantés. L’amour obsède, déçoit, ravive, adoucit, étrille. Et notre littérature a exploré les confins de cet étrange état. Voici une sélection des plus belles pensées de nos écrivains sur le sujet, rassemblées dans l’ouvrage de Jean-Loup Chiflet, L’Art d’exprimer ses sentiments (avec les mots de nos plus grands auteurs) .
 » LIRE AUSSI - Pub, entreprise, politique : le triomphe du franglais

La langue française sait parler d’amour. Comment oublier cet épanchement de Lamartine : « Un seul être vous manque et tout est dépeuplé ». Et cette déclaration d’amitié, délicate et pudique, de Montaigne à La Boétie : « Si l’on me presse de dire pourquoi je l’aimais, je sens que cela ne se peut exprimer qu’en répondant : Parce que c’était lui, parce que c’était moi » (Essais).
L’amour est capricieux, n’a que faire de notre raison, de notre volonté. Combien d’auteurs ont déploré notre faiblesse devant ce que Corneille désigne de « tyran qui n’épargne personne » ? Oui, qui de nous ose affirmer que nous sommes indifférents aux lois impérieuses de l’attraction ? Après tout, « tout l’univers obéit à l’Amour ; Aimez, aimez, tout le reste n’est rien », supplie La Fontaine dans Les Amours de Psyché et de Cupidon. Enfin, constate Jules Renard, « l’amour tue l’intelligence. Le cerveau fait sablier avec le cœur. L’un ne se remplit que pour vider l’autre ».
« Partez où il n’y aura rien, lisez que je vous aime »
Alphonse Allais écrit dans Le Chat noir qu’« on a dit que le génie était une longue patience. Et le mariage donc ! » Colette, quant à elle, certifie qu’« il y a deux espèces d’amour, dit Maurice, l’amour insatisfait qui vous rend à tous odieux, et l’amour satisfait qui vous rend idiot ». Jean Cocteau résume l’amour ainsi : « Le verbe aimer est difficile à conjuguer : son passé n’est pas simple, son présent n’est qu’indicatif, et son futur est toujours conditionnel. » Sartre, on ne s’étonnera pas, écrit que « c’est là le fond de la joie d’amour, lorsqu’elle existe : nous sentir justifiés d’exister » (L’Être et le Néant).
Faut-il attendre l’amour ? Ou se laisser surprendre ? Savons-nous réellement comment nous voulons être aimés ? « Si nous sommes incapables d’aimer, c’est peut-être parce que nous désirons être aimés, c’est-à-dire que nous voulons quelque chose de l’autre (l’amour), au lieu de venir à lui sans revendications et ne vouloir que sa simple présence », analyse Kundera dans L’Insoutenable légèreté de l’être. Faut-il donc voguer et espérer trouver refuge dans les bras d’un être cher ? « L’amour est une mer dont la femme est la rive » écrit Hugo (Le Groupe des idylles).
Quelques citations :

● « Je vous aime, beaucoup moins que mon Dieu, mais bien plus que ma personne », Corneille (Polyeucte).
● « Je vous adore, je vous hais je vous offense, je vous demande pardon je vous admire, j’ai honte de vous admirer. Enfin il n’y a plus en moi ni de calme ni de raison », Mme de La Fayette (La Princesse de Clèves).
● « Partez où il n’y aura rien, lisez que je vous aime », Diderot (Lettres à Sophie Volland).
● « Je t’adore, ô ma frivole, Ma terrible passion ! Avec la dévotion Du prêtre pour son idole », Charles Baudelaire (Chanson d’après-midi).
● « Depuis que je t’aime, ma solitude commence à deux pas de toi », Jean Giraudoux.

● « Aimé, hier soir je lisais un livre et soudain je me suis aperçue que je ne comprenais rien et que je pensais à vous », Albert Cohen (Belle du Seigneur)
● « Je suis plein du silence assourdissant d’aimer », Aragon (Le Fou d’Elsa).
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