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Ebola : l’épidémie s’accélère

mercredi 3 septembre 2014

Les autorités sanitaires internationales ne pensent pas pouvoir mettre fin à l’épidémie avant au mieux six à neuf mois, selon l’OMS.

La propagation du virus Ebola qui frappe l’Afrique occidentale s’accélère et les autorités sanitaires internationales ne pensent pas pouvoir mettre fin à l’épidémie avant au mieux six à neuf mois, a mis en garde mercredi l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).

"L’épidémie progresse", a déclaré la directrice générale de l’OMS, Margaret Chan, qui a fait état dans son dernier décompte de plus de 1 900 morts sur 3 500 cas confirmés. La semaine passée, l’OMS recensait 1 552 morts sur 3 069 cas. Et pour venir à bout de cette épidémie sans précédent, des mois vont être nécessaires, a ajouté Margaret Chan, qui a insisté sur une mobilisation internationale pour tenter d’endiguer la maladie.

"Avec une réponse internationale coordonnée, une mobilisation des fonds et la venue d’experts techniques, nous espérons stopper toute transmission dans les six à neuf mois", a-t-elle ajouté au cours d’une conférence de presse. Citant la feuille de route de l’OMS dévoilée récemment pour combattre cette épidémie, Margaret Chan a expliqué que "dans les trois pays où la flambée d’Ebola est la plus intense (Guinée, Liberia et Sierra Leone), l’Organisation internationale veut inverser la tendance de l’infection dans les trois mois".

"Au moins 600 millions de dollars" nécessaires

En République démocratique du Congo (RDC), qui connaît des cas isolés d’Ebola, et au Sénégal, où un voyageur venant de Guinée a contracté le virus, "nous voudrions arrêter cette transmission localisée dans les huit semaines", a-t-elle dit. Le nouveau foyer épidémique en RDC n’a rien à voir avec l’épidémie d’Afrique occidentale, a-t-elle encore souligné.

Le Dr David Nabarro, coordinateur des Nations unies pour Ebola, a de son côté évalué "à au moins 600 millions de dollars, et peut-être beaucoup plus", le montant de l’aide nécessaire pour les pays touchés. "Le véritable défi", a-t-il expliqué, est de permettre aux personnels de santé dans ces pays de retourner au travail. Pour cela, il faut leur fournir le matériel et les équipements dont ils ont besoin, ainsi que l’argent pour les payer.

"C’est la priorité, et nous espérons pouvoir créer les conditions nécessaires (pour leur retour au travail) dans les prochaines semaines", a ajouté le Dr Nabarro. Les autorités sont alarmistes face à la progression de cette épidémie d’Ebola, la pire jamais observée depuis l’apparition de la maladie en 1976.

Risque de pénuries alimentaires

Ainsi, le Dr Tom Frieden, directeur des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), avait estimé mardi que la période durant laquelle il est encore possible d’arrêter cette flambée avant qu’elle ne s’étende et devienne beaucoup plus difficile à contrôler était "près d’arriver à sa fin".

Le monde est en train de "perdre la bataille" contre la progression de l’épidémie d’Ebola, avait renchéri la présidente de Médecins sans frontières (MSF), Joanne Liu, dans un discours à l’ONU. Le risque de pénuries alimentaires dans les pays les plus touchés par Ebola pourrait encore compliquer les efforts pour lutter contre l’épidémie, s’est aussi alarmée mercredi l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).

Avec le manque de main d’oeuvre, l’interruption du commerce transfrontalier, la mise en place de zones de quarantaine et les restrictions des déplacements, "l’accès à la nourriture est devenu un grave problème pour beaucoup d’habitants des trois pays concernés et leurs voisins", selon Bukar Tijani, représentant de la FAO pour l’Afrique.

Témoignant du risque pris par les personnels soignant, un autre médecin américain a contracté l’infection au Liberia, a indiqué mardi l’organisation caritative chrétienne SIM pour laquelle il travaille. Il s’agit du troisième Américain à être infecté en Afrique.

Les deux premiers personnels de santé américains touchés par le virus en Afrique, un médecin et une aide-soignante, avaient été rapatriés aux États-Unis en août pour y être soignés. Les deux ont guéri. De la même manière, l’infirmier bénévole britannique contaminé par le virus Ebola en Sierra Leone a quitté mercredi l’hôpital de Londres où il était soigné.


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