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Joseph Jouthe fait vœux d’obéissance à Jovenel Moïse

samedi 7 mars 2020 par Charles

Ce sont les idées de Jovenel Moïse qui auront la priorité dans la conduite de l’action gouvernementale. C’est ce qu’a annoncé le nouveau Premier ministre Joseph Jouthe, lors de son discours d’installation le mercredi 4 mars. Le chef du gouvernement a assuré qu’il ne va ni contredire le président ni commenter ses décisions. « Quand je rentre au bureau du président, je rentre avec mes idées. Mais je ressors avec les siennes. Que ça me plaise ou non. Je n’ai pas à commenter quand le chef prend une décision. Ce n’est pas moi qui le dis. C’est ce que prescrit la loi sur la fonction publique », sous les applaudissements de l’assistance.
Avant ce vœu d’obéissance, le Premier ministre a exigé de ses ministres le respect du principe de confidentialité au sein du cabinet ministériel. « La confiance est sacrée tant dans les choses importantes que dans les petites choses. Elle implique la loyauté et la fidélité qui en sont la contrepartie. (...) Pour ce gouvernement, je vous invite à former un bloc solide. Je suis clair là-dessus. Il faut finir avec cette plaisanterie de divulguer tout ce qui a été dit en Conseil des ministres. Vous êtes des hommes et des femmes d’État. Prenez vos responsabilités. Soyez fidèles ! Si vous le pouvez, faisons la route. Sinon, au revoir. Beaucoup d’autres citoyens sont fidèles, respectent leurs mots », a-t-il souligné.
En seulement 24 heures, le numéro un de la Primature a multiplié des déclarations. Après avoir assuré que les figures de l’opposition sont ses amis, il a fait savoir, sur radio télé Métropole, qu’André Michel et lui n’ont pas fréquenté la même classe politique. Le chef de file du Secteur démocratique avait utilisé le terme « un certain Joseph Jouthe » pour faire allusion au nouveau PM. « André Michel c’est quelqu’un que j’ai vu à la KID. Dans une école sont réparties les classes. J’avais l’habitude de le croiser dans la cour de récréation. Mais on n’était pas dans la même classe. Mes modèles en politique en Haïti sont Leslie Manigat, mon rocher, le professeur Gérard Pierre-Charles, mon professeur, et René Théodore qui est un dieu pour moi. Il y a aussi le professeur Gérard Gourges. J’ai une classe et une ligne en politique que je ne peux abandonner. André Michel ne peut pas me connaître parce qu’on n’était pas dans la même classe politique. (...) Moi, je fais la politique avec classe. Je suis dans la bourgeoisie politique. Je suis dans l’aristocratie politique », assène-t-il.
Toujours à l’émission Le Point sur radio télé Métropole, Joseph Jouthe a approuvé la décision du président de former son gouvernement sans un accord politique. Il ne pense pas que le président devrait attendre la fin des négociations. « L’excès en tout nuit. Le président parle de dialogue depuis son accession au pouvoir. Je ne vois pas le résultat du dialogue », soutient-il.
En ce qui concerne l’insécurité, marquée notamment par la multiplication des cas d’enlèvement, il a proposé l’autodéfense. M. Jouthe affirme par ailleurs que c’est l’autodéfense qui lui a permis d’être épargné d’une tentative de kidnapping. « Mon travail a commencé depuis hier soir. Nous devons rétablir la sécurité dans le pays. Personne n’est exempt. J’ai été choqué en écoutant la nouvelle de l’enlèvement du député de l’opposition Bertrand Sinal. Cela dit, le train de l’insécurité n’épargne personne. On a également tenté de me kidnapper. Mais les ravisseurs se sont heurtés à une résistance de ma part. Je me suis défendu. Tout citoyen a droit à la protection armée dans les limites de son domicile. C’est la Constitution qui le dit. Cela dit, tous les Haïtiens doivent sortir leurs griffes pour se défendre correctement », propose-t-il.

Jean Daniel Sénat
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