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« Le pays continuera de s’effondrer tant qu’on ne fait pas la Conférence nationale », soutient Réginald Boulos

vendredi 13 mars 2020 par Charles

Selon le Dr Réginald Boulos, chef du parti politique « Mouvman twazyèm vwa (MTV », la Conférence nationale constitue le moyen par lequel le pays peut actuellement sortir de son bourbier. « Le pays continuera de s’effondrer tant qu’on ne fait pas la Conférence nationale », craint l’homme d’affaires, qui s’est exprimé mardi soir sur le plateau de l’émission « Haiti, sa k ap kwit ? » sur la chaîne 20.

Analysant la conjoncture actuelle, Réginald Boulos évoque l’inexistence d’une autorité politique crédible dans le pays. Pour lui, nous sommes face à un pouvoir politique décrié et l’effondrement total des institutions. « Au MTV Haïti, on ne se retrouve pas dans ce que le président Jovenel Moïse veut faire. Cela ne correspond pas à notre philosophie, notre vision de ce qui doit être fait. Aujourd’hui, ce gouvernement ne représente pas notre vision par rapport à ce qui doit être fait dans le pays », insiste Réginald Boulos.
Pour l’homme d’affaires influent, le président n’a pas suivi les conseils que des acteurs n’avaient pas manqué de lui donner, allant dans le sens du dialogue avec tous les secteurs, afin de trouver un consensus pour améliorer les conditions de vie de la population. « Le gouvernement mis en place n’est pas le fruit d’un consensus (ou d’un accord politique). On va encore constater les mêmes effets... », craint Réginald Boulos, qui voit la nécessité d’organiser le dialogue entre tous les acteurs autour des problèmes du pays tout en établissant des préalables.
Pour M. Boulos, personne n’arrivera à gérer seul Haïti. Il faut une grande coalition, l’alliance pour le progrès et la bonne gouvernance, pour sortir de la situation dans laquelle on se trouve. Selon lui, pour y arriver, il faut passer par un accord avec les partis politiques, incluant le Président de la République. Ledit accord, issu de la Conférence nationale, doit notamment aborder la refonte du Conseil électoral permanent (CEP), l’apaisement social, les réformes (institutionnelles) pour combattre la contrebande dans laquelle s’implique tout le pouvoir politique.
Si souvent on évoque la fragmentation de la classe politique, notamment au niveau de l’opposition, Réginald Boulos croit que certains changements sont opérés. Beaucoup de dialogues sont engagés entre des regroupements politiques. « Nous pensons et sommes conscients, au MTV Haïti, qu’il nous faut créer une grande alliance », soutient le leader politique, plaidant en faveur d’un « pouvoir politique légitime, révolutionnaire et fondateur dans le pays ».
Actuellement, nous sommes dans un statu quo qui ne va rien résoudre. Le pouvoir politique doit prendre ses responsabilités, appelle Réginald Boulos, qui en profite pour commenter le phénomène de l’insécurité qui gagne du terrain dans le pays. Le leader politique croit que l’insécurité, structurellement, vient de la faillite de la transition démocratique engagée depuis 1986. « On a vu l’effondrement graduel de l’Etat (qui se définit par une autorité politique crédible, un contrôle du territoire et la protection de la population) », dit celui qui invite tous les acteurs à se réunir pour trouver une meilleure formule à l’état de la situation.

Worlgenson Noël
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