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Coronavirus : Trump optimiste sur l’antipaludéen chloroquine

samedi 21 mars 2020 par Charles

Le président américain Donald Trump a vanté jeudi le recours imminent à la chloroquine, un antipaludéen, comme possible traitement pour le coronavirus, même si les autorités sanitaires ont un peu tempéré l’enthousiasme présidentiel.
La première puissance mondiale, qui a beaucoup tardé à lancer les tests au Covid-19, compte désormais plus de 10.000 cas confirmés et 154 morts.

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"Nous allons pouvoir rendre ce médicament disponible quasiment immédiatement", a assuré M. Trump lors d’une conférence de presse à la Maison Blanche, évoquant des résultats préliminaires "très très encourageants".
"C’est très excitant. Je pense que cela pourrait changer la donne. Ou peut-être pas. Mais d’après ce que j’ai vu, cela pourrait changer la donne", a-t-il ajouté.

Selon une étude chinoise publiée mi-février, un essai clinique mené dans une dizaine d’hôpitaux a donné des résultats prometteurs avec des essais sur plus de 100 patients.
Mais nombre d’experts se montrent pour l’heure circonspects en l’absence de données cliniques solides et publiques.
Dans une certaine confusion, M. Trump a ajouté que le traitement avait déjà été "approuvé" par la Food and Drug Administration (FDA), l’organisme fédéral qui supervise la commercialisation des médicaments aux Etats-Unis.

Mais cette dernière a offert un différent son de cloche, soulignant que si la chloroquine était approuvée pour le paludisme et l’arthrite, il n’en allait pas de même pour le coronavirus.
"Le président nous a demandé de regarder de plus près à ce médicament. Nous voulons faire cela en mettant en place un essai clinique étendu et pragmatique pour recueillir ces informations et répondre à toutes les questions qui se posent", a expliqué Stephen Hahn, qui dirige la célèbre agence gouvernementale.
Il a souligné que si la FDA était prête à "abattre des barrières" pour favoriser les percées, elle avait aussi la responsabilité de garantir que les produits sont "sûrs et efficaces".

La chloroquine est un antipaludéen peu cher utilisé depuis plusieurs décennies et commercialisé notamment sous le nom de Nivaquine.
Ce traitement est souvent recommandé lorsque l’on prévoit de se rendre en zone infestée par le parasite du paludisme, transmis par les moustiques.
Le professeur Didier Raoult, directeur de l’Institut Méditerranée Infection à Marseille, dans le sud de la France, s’est félicité de cette annonce des autorités américaines.
"C’est juste la preuve que ce sont des gens sérieux, des gens raisonnables", a déclaré à l’AFP ce spécialiste des maladies infectieuses, qui a vu dans l’étude chinoise une "extraordinaire nouvelle".
Le gouvernement français a donné en début de semaine l’autorisation pour qu’un vaste essai soit mené par plusieurs équipes à travers la France sur la base des résultats "encourageants" enregistrés à Marseille.
Haro sur la Chine
Lors d’une conférence de presse durant laquelle il s’est parfois montré très agressif, Donald Trump a adopté une posture particulièrement belliqueuse vis-à-vis de Pékin.
"Cela se serait beaucoup mieux passé si on avait su tout cela quelques mois plus tôt, cela aurait pu être endigué dans une région de Chine d’où c’est parti", a-t-il dit, employant une nouvelle fois la formule controversée "virus chinois".
"Le monde paie le prix fort pour ce qu’ils ont fait", a-t-il martelé.
Le nouveau coronavirus à l’origine de la pandémie de Covid-19 a été détecté pour la première fois en décembre à Wuhan, en Chine.
Les autorités de Pékin ont initialement été critiquées pour un certain manque de transparence et une certaine lenteur à réagir face à la propagation du virus. Mais la Chine a ensuite pris des mesures de confinement draconiennes et l’épidémie a connu un net ralentissement tout en se propageant hors du pays.
Pour la première fois jeudi, les autorités chinoises n’ont rapporté aucune nouvelle contamination d’origine locale.
"Doit-on croire ce qu’ils disent maintenant ? J’espère que c’est vrai", a dit Donald Trump. "Qui sait ? J’espère que c’est vrai."
Le locataire de la Maison Blanche, qui avait adopté ces derniers jours un ton plus consensuel, s’en est par ailleurs pris une nouvelle fois aux journalistes qualifiés de "Fake News".
Interrogé sur le manque de préparation des Etats-Unis sur la question cruciale des tests, il s’est emporté.
"Nous étions très bien préparés. La seule chose pour laquelle nous n’étions pas préparés était les médias. Les médias n’ont pas couvert le sujet de manière honnête".
19/03/2020 21:09:34 - Washington (AFP) - © 2020 AFP
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