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Politique Coronavirus et pandémie de Covid-19

lundi 30 mars 2020 par Charles

Comment le coronavirus est devenu un terrain fertile pour le théories du complot
Des fausses nouvelles et théories conspirationnistes aux relents parfois antisémites circulent, notamment chez les plus jeunes et les électeurs du RN, selon une étude.

Un employé d’une pharmacie fabrique du gel hydroalcoholique destiné aux professionnels de la santé, le 27 mars, à Paris. LUCAS BARIOULET / AFP
Une carte arguant d’un complot judéo-maçonnique avec des étoiles juives associées aux responsables désignés de la pandémie ; des vidéos accusant les Rothschild de profiter de l’épidémie ; d’autres affirmant encore que le virus n’existerait pas mais serait destiné à « une campagne de vaccination universelle assortie d’un puçage électronique »… Les théories complotistes pullulent depuis des semaines autour de la pandémie causée par le Covid-19.
Une « infodémie » – comme l’a qualifiée l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – à la rhétorique conspirationniste et aux relents souvent antisémites, sur laquelle a commencé à se pencher l’institut de sondages IFOP, dans son étude annuelle sur le complotisme pour la Fondation Jean-Jaurès et l’Observatoire du conspirationnisme (Conspiracy Watch).
Dans ce sondage réalisé sur un échantillon de 1 008 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, du 24 au 26 mars, une majorité des Français interrogés (57 %) estime que le coronavirus est apparu de manière naturelle, mais plus de un sondé sur quatre (26 %) pense qu’il a été fabriqué intentionnellement (17 %) ou accidentellement (9 %) en laboratoire.
Lire aussi Coronavirus : comment le professeur Didier Raoult est devenu une figure centrale des théories complotistes
Pour Rudy Reichstadt, fondateur de l’Observatoire du conspirationnisme, « c’est la même chose à chaque fois… Comme après le 7 janvier 2015 [jour de l’attentat contre Charlie Hebdo] ou après l’incendie de Notre-Dame de Paris, tout à coup, on s’aperçoit qu’il existe des théories du complot et que certains y adhèrent. Mais on a été si complaisants pendant des années ! »
Jeunes et classes sociales plus modestes
Le portrait-robot des Français les plus perméables aux théories conspirationnistes sur la pandémie vient valider ce qu’avaient déjà montré les éditions précédentes de ce sondage : les plus jeunes et les classes sociales les plus modestes sont les plus susceptibles d’y adhérer.
Les 18-24 ans sont ainsi 28 % à acquiescer à l’idée d’un virus développé intentionnellement dans un laboratoire, soit 11 points de plus que la moyenne des sondés, contre 6 % des 65 ans et plus. Le niveau de vie et le bagage socioculturel sont également des variables notables : parmi les catégories aisées, seuls 10 % des sondés (16 points de moins que la moyenne) considèrent que le coronavirus a été fabriqué intentionnellement (4 %) ou accidentellement (6 %) dans un laboratoire, contre 30 % parmi les catégories les plus pauvres de la population (22 % intentionnellement, 8 % accidentellement).


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