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« Bernie Sanders aura été comme un Moïse socialiste, qui n’a jamais atteint la terre promise »

vendredi 10 avril 2020 par Charles

Le sénateur indépendant du Vermont n’est pas parvenu à « élargir sa base » et à dépasser son image « atypique », selon les médias américains. Mais il a imposé ses idées dans le débat.

International
Elections américaines 2020
Présidentielle américaine : la presse analyse le nouvel échec de Bernie Sanders
Le sénateur indépendant du Vermont n’est pas parvenu à « élargir sa base » et à dépasser son image « atypique », selon les médias américains. Mais il a imposé ses idées dans le débat.
Par Stéphanie Le Bars Publié hier à 06h13, mis à jour hier à 08h53

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Le candidat à la primaire démocrate Bernie Sanders a quitté la course mercredi, ouvrant la voie à Joe Biden CALEB KENNA / REUTERS
Bernie Sanders ne pouvait pas être plus direct : « Il n’existe virtuellement pas de chemin vers la victoire », a déclaré le candidat à la primaire démocrate, mercredi, depuis son domicile du Vermont, confinement oblige. En quittant la course à l’investiture, il laisse le champ libre à son adversaire Joe Biden pour affronter le républicain Donald Trump en novembre. « Ce retrait marque l’un des renversements les plus spectaculaires dans l’histoire des primaires américaines », relève Politico.
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Donné favori jusqu’à la fin février, M. Sanders « n’est pas parvenu à élargir sa base : il n’a pas rallié le vote afro-américain et n’a pas non plus attiré suffisamment de jeunes », base dynamique de son électorat. Il a en revanche imposé ses thèmes de campagne dans le débat démocrate, ainsi que l’a reconnu M. Biden mercredi : inégalités socio-économiques, assurance santé universelle, climat, gratuité des études universitaires… Mais, poursuit le site « il achève sa campagne comme en 2016 : battu par un candidat plus modéré, dans un parti qui n’est pas encore aussi à gauche que lui ». Il peut en revanche « endosser le rôle auquel il s’est soustrait il y a quatre ans : unifier le parti ».

La presse américaine avance plusieurs raisons à ce deuxième échec de M. Sanders. Selon le New York Times, il n’a jamais pu dépasser l’image chez les démocrates « d’un responsable politique atypique, autoproclamé socialiste et sénateur indépendant du Vermont, plutôt qu’un membre du parti ». Ses idées étaient trop à gauche pour nombre d’élus et de puissants donateurs du parti démocrate. « M. Sanders aura été comme un Moïse socialiste qui n’a jamais atteint la terre promise, refusant d’abandonner son étiquette radicale », analyse aussi Foreign Policy, qui souligne que cet abandon intervient au moment même où face à la pandémie, le gouvernement américain se résout à injecter de larges sommes d’argent public dans le système de santé et d’emploi ; ce que recommande M. Sanders depuis des années.
« Attirer la Berniesphère »
Il laisse une armée de militants extrêmement mobilisés que M. Biden devra convaincre. Mais pour Vox, ce dernier « aura bien du mal à attirer la Berniesphère ». « Son problème n’est pas tant son programme que la méfiance qu’il inspire », aux partisans de M. Sanders, notamment ses promesses de négocier avec les républicains des accords bi partisans en cas de victoire. Mais « quoi qu’il fasse, il sera considéré comme un traître par une partie des électeurs de Sanders », pour qui l’establishment démocrate est une source permanente de trahison des idées progressistes.
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M. Sanders devra pourtant faire pour M. Biden ce qu’il n’a pas fait pour Hillary Clinton en 2016 : inciter ses militants très engagés à gauche à soutenir le candidat du parti démocrate, estime aussi Foreign Policy. Quant à M. Biden, qui a avancé des idées plus progressistes que certains démocrates, saura-t-il échapper à l’erreur de Mme Clinton ? « Après avoir défait M. Sanders, elle avait largement ignoré ses positions politiques. » Cette attitude « avait coûté aux démocrates les Etats industriels, comme le Michigan, le Wisconsin et la Pennsylvanie, donnant la victoire à M. Trump ».


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