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668 marins du « Charles de Gaulle » positifs au Covid-19 : les opérations militaires rattrapées par l’épidémie

jeudi 16 avril 2020 par Charles

Le ministère des armées a annoncé, mercredi, qu’au moins un tiers des 1 767 marins du porte-avions avaient été testés positifs. Ils seront sans doute plus, 30 % des tests n’ayant pas livré leur résultat.

Par Nathalie Guibert Publié hier à 21h33, mis à jour à 00h34

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Le porte-avions français « Charles-de-Gaulle », le 12 avril dans le port de Toulon. CHRISTOPHE SIMON / AFP
Le ministère des armées a annoncé, mercredi 15 avril dans la soirée, que sur les 1 767 marins du porte-avions Charles-de-Gaulle, 668 avaient été testés positifs au Covid-19 à la date du 14 avril. Ils seront plus au final, car 30 % des tests n’ont pas livré leur résultat. Parmi les malades, trente et un sont hospitalisés dont un est en réanimation à Toulon.
Poursuivre les opérations militaires au Sahel, en France ou en mer, telle est la priorité fixée par le président Emmanuel Macron aux armées. Mais à quel prix, et jusqu’où, maintenir les planifications des états-majors à mesure que l’épidémie due au coronavirus gagne les rangs ? Et comment concilier la protection des soldats avec leur préparation aux engagements futurs ? L’heure est aux premiers comptes dans les armées. « Est-ce que le Covid-19 change nos plans et nos opérations, oui, parfois. Mais est-ce qu’il nous dévie de nos objectifs, non », a assuré la ministre Florence Parly devant les sénateurs de la commission des affaires étrangères et des forces armées le 10 avril.
La contagion du porte-avions Charles-de-Gaulle, révélée uniquement alors qu’il était en fin de mission en mars, est de ce point de vue un bon exemple des limites de la pression opérationnelle maintenue sur les armées. Au point que la situation du navire amiral français apparaît aujourd’hui comme une image inversée de celle vécue par son homologue américain, l’USS Theodore Roosevelt. Le commandant de celui-ci, Brett Crozier, avait assumé des fuites dans la presse pour alerter sur la situation dramatique de son navire et s’est vu sanctionné par sa hiérarchie.
« L’armée a joué avec notre santé »
L’état-major français, lui, a d’abord suivi ses officiers qui, encore début avril, annonçaient aux marins du navire que la mission continuait en dépit des cas nombreux de Covid-19 détectés à bord. Les premiers marins confinés, une dizaine, l’étaient autour du 10 mars selon certaines sources. Le Charles-de-Gaulle avait été ravitaillé par la Somme, et aurait pu être contaminé avant même l’escale de Toulon des 13 au 15 mars qui a précipité la contagion, quand les marins ont été lâchés en ville.
L’affaire a créé des tensions entre officiers, avant que vienne de Paris l’ordre de la ministre et de l’état-major des armées, tranchant pour un retour anticipé d’une grosse semaine du porte-avions à Toulon. « L’armée a joué avec notre santé, notre vie », a dénoncé un marin sur France Bleu Provence. Une enquête de commandement a été ordonnée par le chef d’état-major de la marine, a indiqué le ministère mercredi.
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