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Susciter un autre regard sur les partis politiques

jeudi 4 septembre 2014

« Outre l’enrichissement du débat public que cette étude ne manquera pas de susciter, l’objectif visé est triple :

premièrement, offrir aux Partis politiques (PP) un instrument susceptible d’être utilisé dans le cadre de formation politique favorisant ainsi le renforcement institutionnel ; deuxièmement, permettre aux populations de mieux cerner le rôle et l’importance des PP en vue d’adhésion, notamment celle des jeunes et des femmes ; enfin, mettre à la disposition d’un large public national et international une grille de lecture pertinente pour un accompagnement aux PP plus ciblé, efficace, répondant davantage à leurs priorités et besoins », lit-on dans cette étude réalisée sous la direction du professeur Laënnec Hurbon, de concert avec les professeurs-chercheurs Alain Gilles et Franklin Midy.

« Il est important que certains mythes, certains clichés soient bannis », a déclaré Marie Laurence Jocelyn Lassègue (MLJL), directrice de programme à IDEA International, à Montana, comme pour justifier le bien-fondé de cette étude ’’Les partis politiques dans la construction de la démocratie en Haïti’’ produite dans le cadre de la réunion annuelle d’IDEA de l’Amérique latine et des Caraïbes tenue en Haïti cette semaine, mais rendue publique mardi 2 septembre.

Invités par l’IDEA à partager leurs suggestions, leur compréhension sur le fonctionnement des partis politiques, à partir de cette étude, plusieurs personnalités ont fait ressortir la nécessité que les PP s’assument pour le renforcement de la démocratie. « Cette étude vient à un moment où notre démocratie est en panne », selon Edouard Paultre, l’un des représentants de la société civile, qui souligne que cette étude incite à l’engagement, à l’unité, au rassemblement. « C’est anormal qu’un électeur ait, dans bien des cas, à choisir entre 50 candidats », tance-t-il, soulignant qu’il faut changer notre système de représentation politique.

Tantôt les partis politiques sont mis en cause, tantôt ce sont les institutions. Les élus généralement ne proviennent d’aucun parti politique. Quelque chose ne marche pas. « Il y a une absence de pensée, de proposition au sein des PP », estime l’historien Michel Soukar, pour qui il n’existe pas une pratique démocratique réelle dans le pays. Il est difficile pour les élus de résister aux sirènes mafieuses dans un contexte où c’est l’économie souterraine qui prédomine dans les institutions, les PP, explique l’auteur de ‘’La radiographie de la bourgeoisie haïtienne. « Est-ce qu’à l’intérieur des PP il y a de la formation continue pour les militants ? », s’interroge-t-il. Et d’ajouter : « C’est un texte citoyen qui s’adresse à nous Haïtiens dans un pays en voie de disparition. »

« Quelle initiative prennent les PP pour changer les choses dans dix ans, dans 20 ans… ? », s’interroge pour sa part Emmelie Prophète, directrice de la bibliothèque nationale, représentant du secteur culturel, qui qualifie l’étude de pédagogique. Selon la romancière, les partis politiques ne vivent pas en dehors de l’univers électoral. Estimant que la démocratie ne fonctionne pas, elle dit constater une désorganisation des PP qui est aussi la désorganisation de la société. À ses yeux, l’on ne crée pas, l’on ne théorise pas dans les partis politiques.


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