MosaikHub Magazine

« On assiste à l’utilisation de la pandémie pour montrer ses muscles » : les armées poursuivent leurs démonstrations de puissance

jeudi 30 avril 2020 par Charles

Etats-Unis, Iran, Chine… En pleine pandémie de Covid-19, les Etats mettent en avant leurs forces militaires pour conforter leurs intérêts stratégiques.

Lancement du premier satellite militaire iranien, à Semnan (Iran), le 22 avril 2020. WANA NEWS AGENCY / via REUTERS
D’importantes démonstrations de force se sont succédé tout au long du mois d’avril autour du globe tandis que s’aggravait la pandémie due au coronavirus. Début avril, Pékin envoyait une armada en mer de Chine du Sud autour de son porte-avions Liaoning, après que sa marine eut provoqué des incidents avec des bateaux vietnamien et japonais. En réponse, les Etats-Unis ont fait manœuvrer ensemble leurs cinq bombardiers stratégiques basés à Guam… avant de les renvoyer au pays, ce qui a provoqué l’inquiétude de leurs alliés d’Asie.
Au Moyen-Orient, l’activisme de l’Iran a consisté à harceler les Américains dans le Golfe, puis Téhéran a mis en orbite son premier satellite militaire le 22 avril, suscitant une large réprobation.
Article réservé à nos abonnés
Lire aussi En lançant son premier satellite militaire, l’Iran persiste dans la voie de la confrontation
En Europe, deux avions de chasse russes ont été interceptés par l’OTAN le 17 avril alors qu’ils s’approchaient de façon agressive du USS Donald Cook, un destroyer américain qui croisait au large de la Lituanie. Et à la fin du mois, Moscou a annoncé avoir « pour la première fois dans l’histoire du monde » lancé des parachutistes « à partir d’un avion IL-76 d’une hauteur de 10 000 mètres dans les conditions extrêmes de l’Arctique, dans la région de l’archipel François-Joseph ».
Tandis que le porte-avions français Charles-de-Gaulle, de retour du nord de l’Atlantique, était maintenu à la mer au risque de l’épidémie de Covid-19 qui contaminait le bord, Londres annonçait que son homologue, le HMS Queen Elizabeth, partait à peine plus tard que prévu – en raison du virus – pour ses essais opérationnels.
Guerre de l’information, intimidations stratégiques
Le monde est pris dans la toile du coronavirus mais les puissances militaires n’entendent pas baisser la garde. Elles le font savoir, alors que le Covid-19 entame la précieuse ressource humaine de leurs armées. Avant, aussi, que la crise économique ne rattrape les budgets de défense.
Guerre de l’information, intimidations stratégiques… d’emblée « se sont multipliées les preuves que la compétition stratégique se poursuivait et que les appétits de puissance n’avaient pas cédé la place à un nouvel âge de coopération et d’entraide », a écrit, mardi 28 avril, Corentin Brustlein, de l’Institut français des relations internationales. Les grands exercices militaires internationaux ont été suspendus. Mais dans toutes les régions sous tensions internationales, les armées restent engagées.
« Il est difficile de savoir quelle décision relève d’un opportunisme stratégique dans le contexte pandémique ou de la poursuite d’activités prévues, souligne Bruno Tertrais, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique à Paris. Mais les Etats doivent montrer qu’ils continuent à défendre leurs intérêts et ils exercent une vigilance accrue face à des acteurs qui pourraient en profiter pour avancer leurs pions. »
Il vous reste 60.06% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie