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Investiture Inrico Dangelo Néard, installé directeur général de la Bibliothèque nationale d’Haïti

jeudi 30 avril 2020 par Charles

Le ministre de la Culture et de la Communication, Pradel Henriquez, a installé, ce mardi 28 avril, Inrico Dangelo Néard, 28 ans, comme le plus jeune directeur général de la Bibliothèque nationale d’Haïti (BNH). Il a dit reconnaitre en ce journaliste de Radio télévision Caraïbes et RFI un véritable animateur, une âme, un artiste qui saura partager son jeune souffle pour transformer la BNH, ce patrimoine documentaire d’Haïti.
« La Bibliothèque nationale est un monument pour ce pays, un lieu de conservation de la mémoire. M. Dangelo Néard, vous avez de lourdes responsabilités dans tous les sens du terme. Ce bâtiment où vous êtes n’est pas un bâtiment ordinaire. À partir de ce matin, vous n’êtes pas n’importe quel directeur général. Vous êtes directeur général de l’un des patrimoines les plus importants de ce pays. C’est là que se trouvent toutes les richesses du pays », a déclaré solennellement Henriquez.
« Vous êtes jeune. Mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années », a renchéri M. Henriquez, profitant de cette tribune pour rendre hommage à l’ancienne directrice de la BNH Françoise Thybule et le directeur général des Archives nationales, Jean-Wilfrid Bertrand- un ancien employé de la BNH qu’il considère comme des personnalités méritantes de la patrie pour avoir contribué à transformer les institutions qu’ils ont dirigées.
Néard dans son costume de directeur général
À la cérémonie de son investiture, Inrico Dangelo Néard, droit dans son costume de directeur général de la B.N.H, a déclaré : « Monsieur le Ministre, la Bibliothèque nationale en tant qu’organisme déconcentré du ministère dont vous avez la charge, compte pleinement sur votre soutien, sur votre amour connu du livre et votre sens du management axé sur les résultats. Nous devons basculer la bibliothèque dans le prestige de son rang institutionnel. Nous ne pourrons y arriver qu’avec vous, M. le Ministre. »
Sur le ton ensoleillé de monsieur « gadon bonheur », formule qu’il affectionne, Néard a ouvert une fenêtre sur le contexte socioéconomique et sanitaire qui place le monde en pleine pandémie de coronavirus. « Le confinement est un temps sur lequel on peut tous capitaliser pour lire, pour charbonner notre connaissance de notre patrimoine. La BNH doit se réinventer, nous allons trouver une formule qui puisse permettre à tous d’avoir accès à une partie du patrimoine bibliographique de la nation en utilisant les nouvelles technologies de l’information et de la communication. On commencera par les fonds issus des collections les plus anciennes de l’établissement. Je compte pleinement sur la pénétration d’esprit de mon ministre de tutelle, M. Pradel Henriquez, pour conduire ce projet à bon port. »
Poussé par son zèle discursif, sa fougue d’orateur, il proclame : « La BNH doit être vivante dans le digital, la BNH va utiliser le 2.0 pour initier des activités qui puissent rendre profitable le confinement obligé par le Covid-19. Plus que jamais, nous devons être un foyer de culture numérique. »
C’est dans une salle remplie d’admirateurs, cernée de caméras, en ces temps de Covid-19, que le jeune Néard clame haut son rêve : « La BNH est appelée à être, une fois la crise sanitaire passée, une bibliothèque accessible, visible et utile aux jeunes, à la communauté scolaire. On devra élargir notre public en prenant des mesures comme la création de clubs de lecteurs, la publication de guides, de catalogues, en renforçant le service d’accueil et en organisant des expositions, des formations d’initiation à la recherche documentaire. Il faudra rapprocher la BNH des plus déshérités, des habitants de ce pays qui n’ont pas encore découvert que la lecture n’est pas une corvée académique mais une voie de délivrance et de bonheur. »
Reprenant la parole, le ministre de la Culture a laissé parler son cœur : « Ce discours n’est pas celui d’un jeune de 28 ans. Nous savons ce que nos facultés ont fait de nos jeunes. Ils ont eu de sérieux problèmes. À vous entendre, on peut être fier de vous. Si tout le monde n’est pas fier, comme dirait Victor Hugo, je serai le dernier à l’être. »
Le directeur général des Archives nationales, Wilfrid Bertrand, a salué en Néard une étoile montante de la jeunesse haïtienne. Un sang neuf dans ce secteur. « Votre discours me séduit encore une fois, mais moi je suis un homme pragmatique. Prenons rendez-vous sur le terrain », a déclaré ce vieux routier du patrimoine historique d’Haïti.

Claude Bernard Sérant
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