MosaikHub Magazine

Au Venezuela, l’ambassadeur de France privé d’électricité et de gaz par les autorités

jeudi 14 mai 2020 par Charles

L’ambassadeur du Venezuela a été convoqué au Quai d’Orsay lundi, puis à nouveau mercredi.
Par Piotr Smolar Publié hier à 17h44, mis à jour hier à 18h32

Au début, on pouvait croire à une coïncidence. A l’une de ces contrariétés de la vie quotidienne dans un pays, le Venezuela, ravagé par la crise économique et sociale, aux infrastructures décrépites. Mais l’ambassadeur de France, Romain Nadal, a dû se rendre à l’évidence. Depuis début mai, la rue où se trouve sa résidence à Caracas, à environ cinq minutes en voiture de l’ambassade, se trouve ceinte par une présence sécuritaire hors norme. Des barrages filtrants ont été mis en place à l’entrée et à la sortie par la police politique, le Sebin. L’électricité a été coupée le 3 mai, puis le gaz ces derniers jours. D’habitude, les interruptions de courant, fréquentes dans la capitale, durent quelques heures.
Face à ces actes d’hostilité, que les autorités locales n’ont pas cherché à corriger malgré de multiples échanges, le ministère des affaires étrangères, à Paris, a convoqué l’ambassadeur du Venezuela une première fois lundi, puis mercredi 13 mai, pour dénoncer de graves atteintes à la convention de Vienne sur les relations diplomatiques. Son article 25 stipule notamment que « l’Etat accréditaire accorde toutes facilités pour l’accomplissement des fonctions de la mission ». Dans un communiqué publié mercredi, le Quai d’Orsay exprime sa « ferme condamnation des mesures prises ces derniers jours venant porter atteinte au fonctionnement normal de notre représentation diplomatique à Caracas ».
Article réservé à nos abonnés
Lire aussi Coronavirus : au Venezuela, la menace d’une tragédie sanitaire et humanitaire
D’autres résidences diplomatiques sont également touchées, dans cette même rue de Caracas : celles des Etats-Unis – désertée depuis le départ de l’ambassadeur en mars 2019 –, d’Autriche et d’Afrique du Sud. Les diplomates encore présents peuvent circuler avec leur plaque d’immatriculation spéciale, sans fouille du véhicule, mais doivent se présenter au barrage filtrant. La résidence de l’ambassadeur de France dispose d’un générateur alimenté au gazole, avec une autonomie de plusieurs semaines. Des gendarmes et employés vénézuéliens vivent aussi sur place. Certaines familles vénézuéliennes installées dans le quartier ont été contraintes de déménager, faute de disposer d’un même équipement.


Accueil | Contact | Plan du site | |

Creative Commons License

Promouvoir & Vulgariser la Technologie