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Donald Trump retire les Etats-Unis d’un nouveau traité sur le contrôle des armes

vendredi 22 mai 2020 par Charles

Washington va se retirer du traité Ciels ouverts qui conforte le système de contrôle des armes en permettant à ses signataires des survols réciproques de leurs territoires.
Par Gilles Paris Publié hier à 21h22, mis à jour hier à 21h46

La décision était redoutée par les alliés des Etats-Unis, Donald Trump l’a confirmée jeudi 21 mai avant de quitter la Maison Blanche pour un déplacement dans le Michigan. Washington va se retirer du traité Ciels ouverts qui conforte le système de contrôle des armes en permettant à ses signataires, à commencer par les Etats-Unis et la Russie, des survols réciproques de territoires.
Comme pour le retrait du traité sur les armes à portée intermédiaire, en 2018, Donald Trump a mis en avant l’attitude de Moscou. « La Russie n’a pas respecté le traité, donc tant qu’elle ne le respectera pas, nous nous en retirerons », a assuré le président des Etats-Unis. Vantant la qualité de sa relation avec son homologue Vladimir Poutine, Donald Trump a cependant espéré qu’une nouvelle négociation puisse permettre, à l’avenir, de conserver une partie de l’architecture du contrôle des armes.
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Né de la volonté du président américain George H. W. Bush qui en avait posé les principes en 1989 dans les dernières années de l’Union soviétique, le traité remis en cause jeudi n’est entré en application qu’en 2002. L’ouverture de l’espace aérien à des vols de reconnaissance mutuels qu’il permet concerne aujourd’hui les 34 pays signataires des accords de la Conférence sur la sécurité et la coopération en Europe.
Vols russes sur des infrastructures américaines essentielles
Les entorses reprochées à la Russie sont nombreuses, à commencer par son opposition aux survols de républiques sécessionnistes de Géorgie soutenues par Moscou. Les détracteurs du traité font valoir par ailleurs qu’il a perdu de son importance avec les moyens de surveillance par satellite qui ne sont pas concernés par le texte.

Selon le New York Times, qui a dévoilé la décision américaine quelques heures avant Donald Trump, ce dernier se serait montré irrité par un vol russe au-dessus de son golf de Bedminster, dans le New Jersey, en 2017. Le Pentagone et les agences de renseignement américaines ont affirmé dans des rapports classifiés que les Russes utilisent aussi leurs vols au-dessus des Etats-Unis pour cartographier les infrastructures américaines essentielles.
Les défenseurs du traité aux Etats-Unis, notamment au Congrès américain, ont tenté de subordonner toute décision de retrait à un long processus. Ce dernier pourrait retarder son application au-delà de l’élection présidentielle de novembre. Donald Trump n’a pas dévoilé jeudi matin de calendrier précis.
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Ce nouveau retrait précède l’expiration du dernier grand accord américano-russe, le New Start (pour Strategic Arms Reduction Treaty, traité de réduction des armes stratégiques), concernant leurs arsenaux respectifs. Ce traité portant sur l’armement nucléaire est entré en vigueur en février 2011 pour une durée de dix ans. Il arrivera à expiration juste après la prestation de serment de la personne qui remportera la présidentielle de novembre.
La renégociation de ce traité évoquée par Donald Trump s’annonce particulièrement ardue parce que Washington souhaite qu’il s’étende également à la Chine, compte tenu de sa montée en puissance militaire. Pékin n’a cependant montré pour l’instant aucun intérêt pour cette démarche, et les tensions actuelles avec les Etats-Unis dans le contexte de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19 peuvent difficilement le faire changer d’attitude.
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Gilles Paris(Washington, correspondant)


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