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Timothée de Fombelle, Anna Hope, Luce d’Eramo… Nos lectures de la semaine

vendredi 12 juin 2020 par Charles

Chaque jeudi, la rédaction du « Monde des livres » propose une sélection de ses coups de cœur littéraires.
Publié le 10 juin 2020 à 23h43, mis à jour hier à 14h45

Temps de
Lecture 7 min.

Une sélection sous le signe de l’aventure et de l’histoire, avec le nouveau roman de Timothée de Fombelle qui s’attaque à la traite négrière, le destin d’Armen Lubin, romancier et poète arménien réfugié en France, et les Mémoires de Luce d’Eramo, fille d’un dignitaire fasciste. Remarqué aussi, le roman réussi d’Anna Hope sur les aspirations de trois Londoniennes.
ROMAN JEUNESSE. « Alma. Le vent se lève », de Timothée de Fombelle
Grand nom du roman jeunesse d’aventure, Timothée de Fombelle continue de creuser cette veine dans Alma. Le vent se lève, premier tome d’un triptyque annoncé, dans lequel il se confronte à la traite négrière et au combat pour l’abolition de l’esclavage.
Son héroïne est la jeune Alma. Elle a 13 ans quand l’intrigue débute en Afrique, dans une prairie sauvage. Une nuit, son petit frère, tenaillé par l’envie d’explorer le monde, s’enfuit, et elle part à sa recherche. Nous sommes en 1786 et le danger est de taille pour ces enfants noirs. Au même moment, en Europe, Joseph, un autre adolescent, embarque à bord d’un navire négrier.
Le romancier tresse son intrigue sur les trois continents du commerce triangulaire et conjugue aventure, fresque historique et récit initiatique. Si Timothée de Fombelle s’est beaucoup documenté afin d’écrire Alma, le savoir qui transparaît dans les pages est au service de la précision et de la concision : pas question que le lecteur s’ennuie. Le rythme cousine avec celui des grands feuilletons du XIXe siècle à la Dumas. Bien sûr, les destins des héros vont se croiser, mais les mystères sont si fournis qu’il semble impossible d’imaginer les rebondissements à venir.
L’auteur parvient surtout à aborder la traite négrière avec une ampleur rare pour un roman jeunesse. Il ne vise pas en premier ressort l’indignation des lecteurs. Il avance, concentré sur la puissance de son récit, et c’est une arme bien plus redoutable. Jamais ses héros ne virent à l’archétype. Tous existent, souffrent, vibrent, empêtrés dans leurs destins et leurs secrets. Raphaële Botte
« Alma. Le vent se lève », de Timothée de Fombelle, illustré par François Place, Gallimard Jeunesse, 400 p., 18 €, numérique 13 €. Dès 11 ans.


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