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Joe Biden : la « lumière » contre les « ténèbres »

vendredi 21 août 2020 par Charles

Le candidat démocrate à la présidence a promis de sortir l’Amérique des « ténèbres » et offert un discours solide en clôture de la convention de son parti. De notre correspondante à Washington Hélène Vissière

Après trois campagnes présidentielles, près de quarante ans au Sénat et huit ans de vice-présidence, c’était sans doute le discours le plus important de sa carrière. Joe Biden avait trois objectifs très précis, hier soir, devant la convention démocrate. Il devait tout d’abord prouver qu’à 77 ans, il n’incarnait pas la caricature du papy gâteux que Donald Trump et les républicains se sont rapidement plu à diffuser.

Mission accomplie pour Biden : il a rassuré ses électeurs en montrant qu’il avait toute sa tête et était capable de prononcer un long discours cohérent, sans trop trébucher. Au moins temporairement. L’exercice n’était pas facile, s’adressant à une salle vide, dépourvue des applaudissements et des cris habituels des partisans. Surtout, il arrivait après toute une série d’orateurs brillants, dont son ancien patron, Barack Obama, qui a placé la barre très haut.

« Le président actuel a enseveli l’Amérique dans les ténèbres depuis trop longtemps »
Joe Biden se devait ensuite d’offrir une vision optimiste de l’Amérique alors que le pays est dévasté par la pandémie, une énorme crise économique, une explosion des problèmes raciaux… « Le président actuel a enseveli l’Amérique dans les ténèbres depuis trop longtemps… Trop de colère, trop de peurs, trop de divisions », a déclaré Biden, avec des accents quasi obamiens. « Je vous le promets, si vous me faites confiance et me confiez la présidence, je ferai ressortir le meilleur de nous, pas le pire. Je serai un allié de la lumière et pas des ténèbres. »

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Il devait enfin se livrer à un numéro d’équilibriste, cajoler à la fois l’aile gauche du Parti et lui promettre des réformes sur le réchauffement climatique ou la question raciale sans effaroucher les modérés, y compris les républicains déçus du trumpisme. Il a invoqué Franklin Roosevelt et son New Deal, à la suite de la crise de 1929, au cours de laquelle le président avait mis en place toutes sortes de mesures révolutionnaires pour l’époque, mais il est resté vague sur son programme.

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Au final, l’ancien vice-président a prononcé un discours solide, sérieux et très mordant, loin de l’image du Biden souriant et débonnaire qui visait à souligner le contraste avec Donald Trump. Il s’est beaucoup exprimé sur les échecs du président, notamment en matière de coronavirus. C’est sans doute la stratégie qu’il va adopter dans la dernière ligne droite de la campagne. « Notre président actuel a manqué à son devoir le plus basique envers la nation : il a échoué à nous protéger », a-t-il dit. « Il a échoué à protéger l’Amérique et à protéger mes compatriotes. C’est impardonnable. Si je suis élu, je vous fais la promesse de protéger l’Amérique. Je vous défendrai contre toutes les attaques, visibles et invisibles, toujours, sans exception, à chaque fois. »

Un discours salué par… Fox News
Ce discours lui attirera-t-il de nouveaux électeurs ? Depuis des années, les conventions ont de moins en moins d’impact dans la campagne électorale et il reste plus de deux mois avant le scrutin. Mais les commentateurs sur Fox News se sont montrés, une fois n’est pas coutume, très élogieux. C’est un discours « énormément efficace », a dit l’un d’eux, qui « porte un coup » aux tentatives de Donald Trump de présenter son adversaire comme un vieillard sénile.

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